«Go for it» est le meilleur conseil qui ait jamais été donné à la jeune journaliste qu’était Patricia Wells. Elle fonça donc, de l’autre côté de l’Atlantique, avec son mari Walter. En 1980, tous deux sont journalistes au New York times, Walter se voit offrir le poste d’éditeur en chef au Herald Tribune à Paris. Patricia renonce à son «métier rêvé» et suit son mari, pour le pire et le meilleur. Ils ne quitteront plus jamais la France; 30 ans après ils racontent.
Les débuts à Paris n’ont pas été faciles. Elle a une idée -écrire un guide gastronomique sur les restaurants parisiens, mais ne parle pas un mot de français. Carnet à la main, elle sillonne la capitale, ses marchés, fréquente les grands restaurants et les petits bistrots. À force de persévérance, l’Américaine se fait une place. Trente ans plus tard, Patricia Wells est une critique gastronomique renommée. Elle a écrit une dizaine de livres de cuisine et donne des cours à Paris et en Provence, où ils vivent désormais.
Illustré de photos noir et blanc de la vie du couple et accompagné d’une trentaine de recettes de cuisine “très French”, le livre est aussi une plongée dans un univers qu’ils continuent de trouver exotique. «Les règles de grammaire sont encore plus effrayantes que l’étalage de fourchettes […] mais mieux respectées que les panneaux d’interdition de stationner».
Dans un chapitre intitulé «Presque Parisienne», Patricia raconte sa découverte du «beauty rythm» à la française. Aujourd’hui, écrit-elle, «prendre soin de moi est devenu naturel et je remercie les “women of France” pour cela».
Si Patricia et Walter se sentent plus «at home» en France qu’aux Etats-Unis, ils n’en restent pas moins des étrangers. Walter revient sur les lieux communs, ce que les Américains pensent des Français, ces «bloody minded people».
«Ils fument trop. Leurs trottoirs sont couverts de merdes de chien […] Les déjeuners durent trois heures et le reste du temps ils sont en vacances. Ce sont de très mauvais conducteurs […] ils sont arrogants et ingrats».
Et inversement, ce que les Français pensent des Américains. Tout aussi stéréotypé: «l’Américain parle fort, il est débraillé, il se vante de combien il gagne […] Son absence de curiosité est alarmante et s’il pouvait, il étendrait la loi anti-tabac aux trottoirs […]».
Lorsque l’on demande à Walter se qu’il n’aime pas à propos de la France, il s’exclame «les impôts!».
La parution en France n’est pour le moment pas prévue, «trop tendre» a jugé leur éditeur. Mais Walter espère bien qu’il va changer d’avis. Le récit d’une “love affair with France”, sympathique et facile à lire, même en anglais.
“We’ve always Had Paris…And Provence” A Scrapbook of our life in France chez Harper Collins.
Site Officiel Patricia Wells