“On ne pensait même pas à Manhattan. C’était trop grand pour nous. On allait rester à Brooklyn“. Il y a un an, Léa Perret n’envisageait pas d’implanter son école de français Coucou à Manhattan. Pourtant, samedi 14 juillet, elle a inauguré la nouvelle adresse de l’école dans le quartier de SoHo, dans un magnifique espace coloré de deux étages.
L’histoire de Coucou commence en 2013 quand Léa Perret et sa cousine Marianne ouvrent le premier Coucou à Williamsburg avec l’ambition de dépoussiérer l’enseignement du français. Cette année, leur bail est arrivé à expiration et les deux fondatrices se sont lancées à la recherche d’un autre local dans le quartier. “On n’a pas trouvé. C’était plus cher qu’à Manhattan et les locaux étaient en mauvais état“, résume Léa Perret.
Mais depuis 2015, Coucou avait un pied à Manhattan. Des cours avaient lieu au sein du co-working Fueled à SoHo, opéré par un élève. “Jusqu’à l’an dernier, la clientèle était essentiellement à Brooklyn. Puis la tendance s’est inversée“, souligne-t-elle. De quoi convaincre les entrepreneuses de franchir le fleuve. La fermeture l’an prochain de la ligne L, qui dessert Williamsburg et d’autres quartiers du nord de Brooklyn, a aidé aussi. “On a vu que Manhattan n’était pas nécessairement plus chère. Et compte-tenu du fait que notre clientèle à SoHo s’était bien développée, cela n’avait plus trop de sens de rester à Brooklyn“.
Coucou change d’air, mais pas de recette: des cours en petit comité dans une ambiance ludique. “L’idée, résume Victoire Lester, chargée du marketing et enseignante à Coucou, c’est d’apprendre en s’amusant. On veut que nos élèves aient l’impression de venir chez un ami, pas d’aller à l’école. On boit du vin pendant qu’on fait de la grammaire!”
Le nouvel espace de Coucou se veut chaleureux. Sept salles de classes accueillent les groupes, tandis qu’une salle plus petite est réservée aux cours privés. Dans l’entrée, une cuisine et un petit salon décorés d’une bibliothèque et d’une pendule à coucou permettent de décompresser. L’école organise aussi des sorties, voyages et activités autour du français.
Coucou veut attirer une clientèle différente de celle du French Institute Alliance Française (FIAF). “Notre clientèle est plus jeune. Elle a 25-40 ans et compte beaucoup de créatifs en couple avec un.e Français.e“, explique Victoire Lester.
Il n’y a pas qu’à New York que Coucou veut faire son nid. L’école a ouvert en octobre à Los Angeles à l’initiative d’une ancienne enseignante et prévoit de se lancer à l’automne à Minneapolis. “Idéalement, nous ne voulons pas vendre une license à des personnes que nous ne connaissons pas, précise Léa Perret. On ne veut pas que ça devienne une chaine. Notre rêve serait que des professeurs qui travaillent pour nous depuis longtemps créent des Coucou là où ils s’installent“.