Le temps était chagrin sur Paris le 23 novembre dernier pour la septième édition du Forum VIE. Le crachin qui tombait ne semblait pas intimider les jeunes qui faisaient patiemment la queue Quai de Grenelle pour entrer. Environ un millier de candidats parisiens et provinciaux se sont pressés ce jour-là pour rencontrer les sociétés en recherche de potentiels volontaires.
Les grands groupes du CAC 40 étaient particulièrement sollicités. De longues queues s’étiraient devant les kiosques des Total, Vinci, Bouygues et consorts. Les candidats, du cheveu rangé au rasta teint en bleu, avaient passé le costume ou le tailleur pour l’occasion, car tous savaient que la place de VIE est désormais disputée.
Depuis la création du VIE en 2001, les registres du Centre d’information sur le volontariat international (CIVI) ont rapidement atteint les 40 000 candidats inscrits annuellement. Christine Ilacqua, chef du service VIE/CIVI chez UbiFrance, ne souhaite pas dépasser les 50 000 dossiers pour ne pas susciter de faux espoirs, le cap des 5000 volontaires envoyés par année n’étant pas encore atteint.
Car le VIE est un débouché gagnant pour les jeunes diplômés. Au terme d’une mission, 70 % des volontaires sont embauchés par l’entreprise-hôte. Et parmi les 30 % restants, une bonne proportion a trouvé sa place chez un concurrent.
Ces chiffres ont de quoi susciter des vocations alors que le marché français de l’emploi tourne au ralenti. Mais le passeport pour l’aventure se mérite. Afficher son curriculum vitae sur le site du CIVI ne suffit pas. Il faut encore savoir se vendre, prospecter et se démarquer. «Les langues étrangères parlées sont un grand facteur de distinction», indique Christine Ilacqua. L’anglais va de soi, même si tous ne le maîtrisent pas encore. Les autres langues permettent de mieux cibler un pays ou une entreprise. Les langues européennes ont encore une forte valeur, puisque le continent est la zone mondiale où il y a le plus de volontaires détachés. L’allemand reste une valeur sûre.
Côté plus personnel, la grande qualité recherchée est la motivation. Les postes proposés sont souvent dans des équipes internationales très pointues, comme c’est souvent le cas dans le secteur financier, ou alors avec une forte pratique du terrain pour aller gagner des clients et se lancer à la conquête d’un marché neuf pour l’entreprise. Dans tous les cas de figure, la pression est grande et s’ajoute au choc du dépaysement. Le candidat doit donc savoir convaincre qu’il a le cœur bien accroché.
Les ingénieurs et les diplômés d’école de commerce sont toujours les candidats qui intéressent le plus les sociétés en recherche de VIE. Mais la ministre déléguée au commerce extérieur Christine Laguarde a profité du dernier forum pour annoncer la promotion d’autres filières, plus souvent tournées vers les PME et moins destinées aux grandes entreprises déjà bien implantées à l’étranger, telles les métiers de la boulangerie, un savoir-faire bien français.
L’autre nouveauté annoncée est la création d’un réseau des anciens sur le site du CIVI, riche mine d’information pour les candidats et les volontaires déjà en poste. Cet espace est derrière rideau, il faut donc être inscrit dans la banque de candidats du CIVI pour y avoir accès.
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