JFK. Terminal 1. Devant le comptoir d’Air France, les passagers partagent leurs histoires. Virginie raconte qu’elle devait quitter New York pour Marseille via Amsterdam. Le vol sur Delta était programmé jeudi soir. Après plusieurs heures d’attente et très peu d’informations, elle arrive enfin à en savoir plus. Elle pourra rejoindre le sud de la France mais pas avant jeudi prochain ! 1 semaine plus tard ! Elle n’en revient pas. « J’ai tout essayé, par l’Italie ou l’ Espagne, en me disant que j’irai jusqu’à Marseille par la route, en louant une voiture à Barcelone. Rien à faire, tous les vols sont pleins. Il n’y a plus de voiture libre. La première possibilité pour moi c’est un départ mercredi soir prochain. Nous sommes tout simplement pris au piège »…
Christophe n’a pas eu le choix non plus. En vacances avec sa femme et son enfant aux Etats-Unis depuis une semaine, il devait reprendre le travail lundi avec plusieurs rendez-vous d’affaires programmés . «Pour moi le préjudice commercial est immense, je suis banquier et je ne peux pas me permettre de rater ces clients». Christophe n’a pas trouvé de place sur un avion avant mercredi prochain. «Air France nous a offert la première nuit, c’est un geste commercial appréciable , mais ensuite c’est pour notre poche. Je viens de réserver un hôtel dans Manhattan, près de Time Square. 876 dollars ! J’avais économisé 1 an pour ces vacances, mais ça ce n’était pas prévu !”
Depuis vendredi matin le téléphone sonne de plus en plus au Consulat de France. Plusieurs milliers de français et d’étrangers voulant se rendre en France sont cloués au sol aux Etats-Unis. «On essaie d’aider les gens, les cas sont différents, logement ou aide médicale” explique Marie-Laure Charrier, en charge de la communication, sans donner de précisions ni de détails sur la nature de l’aide.
A Air France aussi, l’heure est à la crise. Une cellule travaille avec Paris. Comme souvent, le défi est d’informer en temps réel des passagers parfois perdus, maitrisant mal l’anglais. «Nous sommes totalement dépendants de la trajectoire du nuage» avoue Christine Ourmières qui dirige Air France-KLM aux Etats-Unis. «Aujourd’hui nous avons pu faire partir 2 vols entre Los Angeles et Marseille et entre New York et Nice, mais je ne peux rien prévoir pour demain. Je n’ai aucune vision.Nous faisons tout notre possible mais cette situation est vraiment inédite dans l’histoire aérienne».