En rencontrant Régis Masclet et ses fils, on perçoit très vite la passion qui les unit : chez eux, les manèges d’autrefois sont une histoire de famille.
Le Rennais de 57 ans, ex-publicitaire, a découvert le monde forain en suivant son grand-père dans les foires du nord de la France. “C’est à la naissance de mon fils aîné, Thibault, que ce vieil amour m’est revenu”, raconte-t-il, l’œil pétillant. Cette année-là, il fait l’acquisition d’un ancien manège pour le restaurer. Un grand jouet que, chaque année pendant les vacances d’été, ses deux fils ont retrouvé avec plaisir. Cette passion fait d’eux, à l’âge de 26 et 24 ans, de véritables experts. En utilisant un vocabulaire technique, ils parlent de leurs pièces comme un conservateur de musée décrirait une œuvre de Michel-Ange. Régis Masclet, lui, a décidé d’en faire son gagne-pain. Il a lancé deux entreprises de manèges: l’une qui fabrique des pièces uniques pour les centres commerciaux, et l’autre qui fournit des manèges aux festivals d’art de rue.
Un tour sur Governors Island
Aujourd’hui, les trois hommes de la famille poursuivent l’aventure à New York. Et ils ne sont pas venus les mains vides : les plus belles pièces de leur collection de manèges ont fait le voyage par bateau jusqu’à Governors Island. Associées aux pièces de Francis Staub, ces attractions des années 1850-1950 seront les stars de « Fete Paradiso », le festival de vieux manèges qui transportera les New-Yorkais dans le monde forain d’antan à partir du 13 juillet sur l’île au sud de Manhattan. “Le maire de New York lui-même est tombé amoureux du projet, souligne Régis Masclet. On cherchait un site pour installer nos pièces et quand on a visité Governors Island on est tombé sous le charme. L’ambiance y est magique, elle sublime les manèges”, explique Adrien, le deuxième fils de Régis Masclet.
Le contrat est signé pour trois ans mais si le concept ne séduit pas, les installations repartiront plus vite que prévu. Dans tous les cas, au risque d’être endommagées, elles ne pourront pas passer l’hiver sur l’île. Régis Masclet prévoit donc une tournée dans les régions chaudes des Etats-Unis pendant cette période. En attendant, c’est Adrien qui restera à New York pour assurer le bon fonctionnement et la maintenance des trésors de bois.
Selon le collectionneur, “il y a une forte demande pour ce genre de loisirs qui apporte de la poésie aux gens”. Le Français ne cherche pas à monter un musée poussiéreux, il apporte au contraire une touche moderne à ces pièces qui, ensemble, forment un véritable décor de théâtre. “Je donne à mes manèges une unité de couleur qui met en valeur les enfants qui sont dessus, ils participent ainsi au spectacle“.
Crédit :Astrid Ribois-Verlinde