En face du MoMA, dans une nouvelle tour de 42 étages, le Baccarat sera l’un des hôtels les plus luxueux de New York.
Ces 115 chambres et 60 appartements, doivent devenir, selon la société d’investissements immobiliers Starwood Capital, le vaisseau-amiral d’une nouvelle marque dans l’hôtellerie haut-de-gamme.
L’ouverture est prévue pour février 2015, et pour le moment, l’intérieur est encore un chantier… où l’on entend parler français. En ce mois de décembre, Simon, Julien, Claude et Thibault, compagnons de France et tapissiers des Ateliers Charles Jouffre, sont venus de Lyon pour habiller les murs de ce futur hôtel cinq étoiles.
Ils ne sont pas les seuls Francais impliqués. La décoration des chambres de l’hôtel, des espaces publics et du spa a été confiée à un cabinet parisien, Gilles & Boissier (qui à New York, a réalisé la décoration du Buddakan). La société Rinck, basée dans la Drôme, réalise les armoires monumentales et les miroirs. Et les lustres sont signés Baccarat.
Plusieurs artistes francais vont aussi intervenir dans la décoration, comme Eva Jospin (fille de l’ancien premier ministre), qui installera une sculpture en papier monumentale. Le sculpteur Christian Astuguevielle va s’occuper de vitrines. Dix artistes français (dont Gilles Barbier, Bardula, Vincent Fournier, Marianne Guely…) ont été commissionnés pour réaliser une oeuvre à partir du “verre Harcourt”, le fameux verre à pied classique de Baccarat.
Dorothée Boissier, architecte d’intérieure, vient à New York tous les mois et demi pour suivre l’avancement de ce projet, sur lequel elle travaille depuis trois ans. “Nous nous sommes inspirés de l’esprit des hôtels particuliers parisiens du XVIIIème siècle, avec une succession de pièces de différentes tailles, des très hauts plafonds, un plan symétrique. Cela donne une ambiance intimiste d’hôtel-boutique, version grand luxe, avec des aller-retours entre le classique et le contemporain”, raconte l’architecte, qui a travaillé pendant neuf ans pour le cabinet de Philippe Starck.
Le matin de notre visite, les quatre tapissiers français, sur des échafaudages, posaient du tissu sur les très hauts murs du lobby. Plus de 600 mètres de taffetas de soie, couleur “tabac clair”, tombaient dans des pliés gracieux et complexes. “On avait fait des essais à Lyon pour trouver la méthode adaptée. C’était un vrai défi, car il fallait du volume, et en même temps garder le tissu collé au mur”, commente Charles Jouffre, tapissier de métier, venu de Lyon pour l’occasion.
“Le savoir-faire de la tapisserie, en en particulier le tissu tendu mural, c’est très français. Partout dans le monde, on trouve des Francais dans ce domaine”, remarque le fondateur de l’entreprise, qui a déjà travaillé, aux Etats-Unis, pour le Four Seasons, le Gramercy Park Hotel, le New York Palace Hotel. C’est son fils, Romain, qui s’occupe du bureau américain des Ateliers, avec sept permanents que la société forme petit à petit au métier. Son carnet de commandes est bien rempli : “même si on est plus cher, je crois que ce qu’on propose est d’une qualité bien supérieure à ce qui peut se faire ici.”
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Petit intermède chauvin >
encore des gones , champions (de tapisserie en l’occurrence 🙂
> Fin de l’intermède