Pour marquer le 80e anniversaire du débarquement sur les côtes normandes et la libération de l’Europe par les forces alliées, deux associations – l’Association du Souvenir du Général Leclerc de Hauteclocque, Maréchal de France, et le Comité de la Voie de la Liberté – ont décidé d’apporter la flamme de la Nation française depuis la tombe du Soldat inconnu à Paris, jusqu’au cimetière militaire d’Arlington, en Virginie. « Il était important pour moi de marquer cet anniversaire par un geste symbolique fort, en remerciement du sacrifice fait pour libérer la France », explique Hervé Racat, à l’initiative de l’opération et coordinateur du comité de pilotage.
Baptisée « Flamme de la Liberté – Operation Mirror », le projet aura mobilisé pas moins de 60 volontaires désirant perpétuer la mémoire des milliers de soldats américains et britanniques morts pour libérer l’Europe de la tyrannie nazie. Parmi eux, 34 jeunes, garçons et filles, âgés de 18 à 28 ans, sélectionnés sur candidature, pour accompagner la flamme sur son parcours.
À tout juste 18 ans, Lou Bordet-Guillou, l’une de ces jeunes ambassadrices de la flamme, est encore émerveillée d’avoir pu participer à cette aventure : « J’ai vécu des moments exceptionnels pendant ces deux semaines. Cette expérience m’a permis de prendre davantage conscience de l’importance de faire vivre la mémoire des soldats et des vétérans du débarquement ».
Parti de Paris, le 8 mai dernier, après avoir prélevé la flamme sous l’Arc de Triomphe, le cortège a ensuite emprunté les routes de la Libération. De Paris, à Chartres, en passant par Angers et Saint-Malo, le groupe, aura traversé le nord-ouest de la France, escorté par des véhicules d’époque, dormant sur des lits de camp et se nourrissant de rations militaires. Ils ont ensuite rejoint Cherbourg-en-Cotentin, pour embarquer vers le Royaume-Uni, et déposer à Portsmouth un premier exemplaire de la flamme, en hommage aux soldats britanniques.
C’est ensuite à bord du mythique Queen Mary II qu’ils ont rejoint les États-Unis et sont arrivés à New York jeudi 23 mai au matin. En effet, la flamme ne devant s’éteindre sous aucun prétexte, impossible de prendre l’avion, c’est donc un voyage par voie maritime qui s’est imposé aux organisateurs.
Le vendredi 24 mai à la veille du Memorial Day Weekend, ils ont enfin rejoint leur destination finale : le cimetière militaire d’Arlington en Virginie. Lors d’une cérémonie empreinte d’émotion, réunissant notamment Laurent Bili, ambassadeur de France aux États-Unis et Helen Patton, petite fille du célèbre Général, la Flamme de la Liberté a pu être déposée sur la tombe du Soldat inconnu américain au son d’une trompette jouant « Taps », musique des funérailles militaires aux États-Unis.
Dans son discours, Laurent Bili a rappelé que cette flamme était le symbole de « la gratitude de la France envers les États-Unis » et a comparé cette initiative à la Torch of Gratitude, un flambeau allumé à Paris et arrivé dans le port de New York le 3 février 1949.
Pour des raisons budgétaires, seulement 12 des jeunes ambassadeurs auront pu faire le voyage jusqu’aux États-Unis. L’opération, réalisée sous le haut patronage d’Emmanuel Macron, aura coûté au total 110 000 euros, financés par des subventions, des dons, mais aussi des partenariats comme avec Brittany Ferry et Cunard Cruise Line. « Si nous avons mis du temps à trouver les financements nécessaires, le projet est aujourd’hui une totale réussite » s’est réjoui Hervé Racat.
La Flamme de la Liberté illuminera le ciel américain et restera accessible au public jusqu’au jeudi 6 juin au cimetière militaire d’Arlington.