Le Lycée Français de New York se prépare à accueillir un nouveau chef d’établissement. Evelyne Estey achève en effet ses dernières semaines à la tête de l’institution de l’Upper East Side, désireuse de « poursuivre d’autres projets » et laissera sa place, en juillet, à David Hawley, l’actuel directeur général d’Ecolint, l’École Internationale de Genève, en Suisse.
C’est un retour aux sources pour ce natif de Boston, qui a étudié dans le Massachusetts – un bachelor en biologie et en sciences de la terre à l’université de Framingham, un master et un doctorat en éducation à Harvard. David Hawley a ensuite dirigé l’Atlanta International School. « Mais je connais un peu mieux le Canada pour l’avoir traversé deux fois en vélo », précise, tout sourire, ce passionné de la petite reine, qui a surtout grandi dans le New Brunswick d’où est originaire sa famille – il possède de ce fait la double nationalité, canadienne et américaine.
New York s’ajoute à la longue liste d’écoles internationales que David Hawley a dirigées, de la Frankfurt International School en Allemagne à la Lester B. Pearson United World College of the Pacific au Canada. Et Ecolint, son dernier poste. Lors de son passage à New York début mai, venu discuter avec le personnel du Lycée et les élèves – moment où nous l’avons rencontré -, David Hawley se disait heureux d’arriver à une période charnière : l’entrée en vigueur du nouveau baccalauréat français international, le BFI. « Je serai avec la première cohorte d’élèves qui passeront ce bac » l’an prochain, aux côtés également de ceux qui passeront le bac français « standard » (environ 10% des lycéens de l’établissement).
David Hawley connaît bien les défis posés par le BFI, fusion de l’Option internationale du baccalauréat (OIB – bac bilingue) et du Baccalauréat franco-américain (BFA – qui intègre des APs, examens américains reconnus par l’Éducation nationale au sein du bac français), pour avoir travaillé et réfléchi sur ce diplôme depuis des années. Un bac « bien plus adapté au monde dans lequel vivent les lycéens, pas seulement aujourd’hui mais également dans le futur » souligne-t-il, avec un module qui lui est cher, celui de la « connaissance du monde ». Il a pris soin de noter dans un petit carnet les différents sujets de recherche proposés par les lycéens qu’il a rencontrés. David Hawley a également beaucoup travaillé sur l’IB, le Bac International, lors de ses deux années et demi (2014-2017) passées à la direction des études de l’Organisation du Baccalauréat International à La Haye. « L’IB est un bac très établi dans le monde mais sa structure est très rigide », estime-t-il.
Un nouveau poste donc aux États-Unis qui permettra à ce père de trois enfants de se « rapprocher de ses deux enfants » aînés, comme il l’a écrit dans le magazine d’Ecolint en septembre dernier, et « d’entreprendre un autre merveilleux défi éducatif ». David Hawley devrait garder la feuille de route de sa prédécesseure, notamment « pousser » sur la recherche, le prochain gros projet du Lycée avec la généralisation grand public de l’intelligence artificielle; poursuivre dans le domaine « de la diversité, de l’équité et de l’inclusion » avec une personne embauchée à ce poste, le Dr Angela Gittens, et qui commencera en juillet également.
Sans oublier « l’importance de l’intelligence émotionnelle », souligne Evelyne Estey. Pour la directrice sur le départ, « l’apprentissage ne peut se faire que si les élèves se sentent bien ». Son successeur s’en dit pleinement convaincu.