*Les prénoms des personnes présentées ont été modifiés pour préserver leur anonymat
Journaliste français de 28 ans, Tom a rencontré Divya sur Happn en juin 2016. Séduit par la simplicité de la jeune femme, il ne s’attendait pas à côtoyer la jeunesse dorée new-yorkaise.
Le premier contact :
Habitué de Tinder, je me suis inscrit sur Happn sans conviction en mai 2016, intéressé par le fonctionnement par géolocalisation et le fait que ce soit une appli française. J’ai rapidement “matché” avec deux ou trois filles, dont une certaine Divya, Indienne de 25 ans qui travaillait elle aussi dans le Flatiron District. Elle me dit qu’une de ses meilleures amies est Française et qu’elle est en ce moment à New York. Pas convaincu par mon niveau d’anglais et un peu stressé, je lui propose une rencontre à quatre, elle ramenant sa copine et moi un ami. L’idée lui plait.
Le premier date :
Je leur donne rendez-vous dans un bar belge du quartier un vendredi autour de 8pm. Mon pote et moi commandons une première bière en les attendant… Puis une deuxième. Il est presque 9pm quand elles finissent enfin par arriver, sans s’excuser. La colère dissipée, je me rends compte que les filles sont intéressantes, simples et souriantes. On passe un bon moment. Elles nous expliquent qu’elles partent le lendemain en week-end à Montréal mais qu’elles seraient ravies de nous revoir la semaine d’après. Divya est aussi jolie que sur les photos mais impossible de savoir si l’attraction est réciproque. Nous les accompagnons fumer une cigarette devant le bar et nous nous disons au revoir.
La suite :
J’échange quelques messages avec Divya pendant son séjour canadien, lui demandant notamment de me ramener un souvenir sur le ton de la plaisanterie. Elle répond à chaque fois du tac-au-tac et relance la discussion. J’ai l’impression que l’intérêt est mutuel. Rentrée à New York, elle m’invite à une soirée chez elle le vendredi suivant.
Arrivé le jour-J devant un building gigantesque aux abords de Central Park, je pense d’abord m’être trompé d’adresse. Un portier avec des gants et un chapeau m’oriente vers la réception. Une deuxième personne toute aussi courtoise me demande le nom de la personne que je viens voir, avant de m’accompagner vers un ascenseur en marbre et d’appuyer sur le bouton du 86ème étage.
Je me rappellerai longtemps du moment où Divya m’a ouvert sa porte. Je découvre un appartement luxueux tout en baies vitrées avec une vue imprenable. J’ai l’impression de dominer la ville. Au milieu de la pièce, plusieurs types sont assis autour d’une table basse où trône une coupelle remplie de cocaine. “Fais toi un rail” me conseille-t-elle, avant de me dire que c’est son anniversaire.
Si je n’ai pas de cadeau pour elle, elle en a un pour moi, des verres à shot à l’effigie de Montréal. Adorable. J’essaye de me fondre dans l’ambiance, je fais la rencontre de ses amis tous plus excentriques les uns que les autres. La drogue est omniprésente, sur fond de musique électro. On me propose successivement de l’ecstasy et de la kétamine, que j’essaye pour la première fois. Le mélange est explosif, je me sens rapidement très mal et m’éclipse discrètement aux toilettes pour vomir. Revenu dans la pièce principale, il est l’heure d’offrir les cadeaux. Divya reçoit des bijoux en or, des vêtements de marque et deux sacs Louis Vuitton envoyés d’Inde par ses parents qu’elle sortira à peine de leur emballage. Je profite des minutes suivantes pour me rapprocher d’elle et l’embrasser pour la première fois. Nous finirons la soirée à cinq dans son lit king-size, contemplant le soleil se lever sur la skyline de Midtown.
Je m’arrange pour que les rendez-vous suivants finissent chez Divya, encore subjugué par l’appartement. Malgré sa sincérité, son côté enfant gâtée commence à m’agacer. Mes cadeaux ne lui font ni chaud ni froid, le personnel de l’immeuble doit être à ses ordres quand il s’agit de réparer une climatisation défaillante à 2h du matin ou de lui livrer à manger. Et quand elle décide d’organiser une nouvelle soirée, elle fait privatiser le rooftop d’un hôtel à Chelsea. Divya n’est jamais non plus partante pour mes propositions de soirées cinéma ou bar à vins improvisées. Ses semaines sont réglées entre travail et “workout”. Yoga à 6am, cours de vélo à 7pm, et dodo à 10pm. Ou 10:30pm quand on a la chance de faire l’amour, mais le sexe est à l’image de son rythme de vie, prévisible et ennuyeux. On se connait depuis un mois, mais j’ai l’impression d’être en couple avec elle depuis vingt ans. Le week-end est en revanche le moment pour elle et ses amis de relâcher la pression, avec un mot d’ordre: “no limit”. Je me souviens notamment des brunches du dimanche matin au restaurant à base de cocaïne et d’alcool. “Too much” pour moi.
Je commence à réaliser que mon histoire avec Divya n’aboutira à rien. Nous sommes trop différents et toute cette opulence me rend mal à l’aise. J’en deviens cupide. Je lui propose un dernier rendez-vous et lui explique mon ressenti. Elle prend les choses avec intelligence et nous nous séparons en bons termes.
Bilan :
Avec le recul, je crois que j’ai été plus fasciné par son train de vie et son environnement que par elle. Le contexte a joué, je venais d’arriver à New York, complètement excité et sous l’emprise de cette ville. Mes amis en rajoutaient une couche: “marie-toi avec elle!“. Bref, j’ai été content de redescendre sur terre et fier d’avoir pris une décision en accord avec mes valeurs. C’est ce qui me guide depuis.
Le dating à New York :
Fasciné par les app de rencontres au début, je passe mon temps à les supprimer et à les réinstaller aujourd’hui. Romantique dans l’âme, j’ai longtemps cru au coup de foudre qui n’est jamais arrivé. Je ne l’attends plus vraiment. Je ne suis pas triste pour autant mais en réflexion sereine sur le couple. Peut-on vivre à deux toute sa vie? Est-ce que j’en ai envie? Au fond de moi j’y crois toujours, et tant pis si mon conte de fées doit ressembler à un truc du genre : “ils se rencontrèrent sur Tinder et eurent beaucoup d’enfants“.
0 Responses
Il est où le label “sponsorisé”?
Ce serait donc sponsorisé par Happn ou par Tinder? C’est vrai qu’on peut se demander pourquoi le nom des personnes est modifié mais non celui des applications. Néanmoins, je ne vois pas trop en quoi ça fait envie de s’inscrire sur Happn. Ou peut-être suis-je naïf 🙂
Bah y’en a qui aiment la coke et les appart’ de luxe ….
Ceci me rappelle ma jeunesse et mon séjour de quelques annees a Londres a la fin des années 60, années les plus intéressantes de cette époque. Des qu’il y avait de la drogue, je quittais les lieux.