« Je veux gagner des titres avec San Antonio », annonçait le basketteur français Victor Wembanyama récemment, qui vient de débuter sa première saison en NBA avec les Spurs le 25 octobre. Il se trouve qu’un autre Français l’a fait l’année dernière, Fabien Garcia, défenseur central du San Antonio FC, le club de foot de la ville texane, récent champion de deuxième division américaine. « Est-ce que j’ai des choses à apprendre à Wembanyama ? Non, non (rires). Je suis juste heureux qu’il soit là, car je suis un grand fan de basket », explique le Toulousain de 29 ans, dont la saison s’est achevée le 27 octobre dernier.
Originaire de Haute-Garonne, Fabien Garcia a fait ses débuts dans le foot à Colomiers en National (troisième division française). Il rejoint ensuite Guingamp en 2014, où il évolue avec la réserve du club breton, mais s’entraîne avec l’équipe première et suit notamment de près leur épopée jusqu’à la coupe d’Europe (Europa League). « J’ai fait mon trou à Sedan l’année suivante en National, où j’ai été élu meilleur joueur de l’équipe. J’ai ensuite été repéré par Nîmes, une belle opportunité de jouer en Ligue 2 », raconte Fabien Garcia, qui va malheureusement enchaîner les blessures graves. « J’ai pris six mois d’arrêt pour m’être luxé une première épaule. Je suis revenu sur les terrains et après deux ou trois semaines, et je me suis luxé l’autre », poursuit le défenseur qui aura très peu joué en deux ans avec les « crocodiles » nîmois.
Fabien Garcia va faire le grand bond vers les États-Unis en 2019, grâce aux conseils de l’omnipotent agent Jérôme Meary, rencontré par hasard lors d’un mariage en France. « J’ai signé avec l’Austin Bold en deuxième division américaine. C’était l’occasion de voir autre chose, mais je me suis à nouveau démis l’épaule… », explique le Français, décidément pas épargné par les blessures. Fabien Garcia va finalement réussir à revenir et s’imposer dans l’équipe texane, où il jouera deux saisons pleines avant de taper dans l’œil du voisin, San Antonio. « Je suis arrivé l’année dernière dans une équipe en béton. On a marché sur la saison régulière et remporté notre premier titre en décembre ».
À la différence d’autres villes américaines, San Antonio profite de sa proximité avec la frontière mexicaine pour accueillir une forte population d’origine latine, particulièrement fan de foot. Les matches du San Antonio FC ont lieu au Toyota Field au Nord-Est de la ville, un joli stade de 8300 places réputé pour sa chaude ambiance. « C’est plein à craquer pour les matches de play-offs, avec les fumigènes et tout le reste. Ça fait vraiment la différence pour nous, les joueurs », estime Fabien Garcia.
San Antonio a également la particularité de ne compter qu’une seule franchise de sport majeur, les Spurs en NBA, ce qui permet à d’autres plus petites équipes d’exister comme le San Antonio FC et les San Antonio Missions, pensionnaire de la Ligue mineure de baseball (MiLB). « C’est plus tranquille qu’à Austin ou ailleurs. L’ambiance ici est familiale, les gens sont vraiment gentils », observe le footballeur français, heureux de son choix de carrière.
Si Victor Wembanyama n’a encore jamais mis les pieds à un match du San Antonio FC, Sidy Cissoko, l’autre rookie français des Spurs (19 ans), était venu donner le coup d’envoi d’un match cet été. Il se trouve que les deux équipes partagent le même propriétaire, la société Spurs Sports & Entertainment. « C’est cool, ça nous permet d’avoir des places pour aller voir les Spurs et vice-versa » commente Fabien Garcia, qui est régulièrement reconnu au Frost Bank Center, la salle de basket des Spurs. « C’est drôle car Coyote, la mascotte des Spurs, est un pote à moi. Il vient souvent me voir pour prendre des photos ».
Le footballeur français a déjà eu l’occasion de voir Victor Wembanyama à l’œuvre pendant les matches de présaison des Spurs mi-octobre, de quoi être impressionné par le phénomène. « C’est un joueur ultra agile pour sa taille, qui sait tout faire avec la balle. Au-delà du basket, j’apprécie sa simplicité malgré toute la pression qu’il a sur les épaules », commente-t-il, avant d’ajouter : « j’aimerais bien qu’il vienne me voir jouer à son tour, mais ça s’annonce compliqué. Il faudrait 20 agents de sécurité autour de lui au minimum (rires) ».