Il règne dans la salle principale de Gloo un parfum d’excitation et de stress. Nous sommes à quelques heures de l’ouverture ce mardi 21 juillet. Les menus viennent d’arriver. La licence d’alcool aussi, le matin-même.
Christophe Garnier, le chef et patron de cette nouvelle tablée du West Village, sort de la cuisine en tablier, donne quelques consignes à ses employés, corrige le prix d’une bouteille de vin…
Cet ancien de la communication reconverti il y a 20 ans dans la sommellerie et la cuisine est devenu un habitué de l’ouverture de restaurants. En France, il en a ouvert pas moins de 13 à Lyon, Avignon et Marseille notamment. Pour mener à bien son projet new-yorkais, il en a vendu quatre tout en restant associé-partenaire dans deux autres (AOC aux Halles Paul Bocuse et AOC Hôtel Dieu à Lyon).
La cuisine, c’est “sensuel”
La cuisine, une passion depuis “toujours” pour Christophe Garnier, originaire du Cantal. “C’est là que j’ai découvert le goût. On avait une maison familiale depuis des siècles. Mes arrière-grands-parents étaient fermiers. On avait un potager sur place. On achetait directement auprès des éleveurs. C’était un rêve de goûter des produits qui n’étaient pas les mêmes qu’à Paris. J’aime les travailler, les sentir dans mes mains. C’est sensuel, physique. ”
Et pourquoi se donner le mal d’ouvrir un restaurant de 72 places à New York? “Un vieux rêve, le rêve américain sans doute. Ca faisait des années que j’avais envie de venir ici. Il y a eu un moment où je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferai jamais. C’est aussi l’envie de se mettre en danger car New York n’est pas une ville facile. ”
Il n’est pas seul dans l’aventure. Le chef est épaulé par son épouse, Constance Hudault, qui le suit dans ses ouvertures depuis trois ans. Pour leur premier restaurant new-yorkais, le couple n’a pas choisi la facilité. Gloo se trouve au cœur du très cher West Village, le quartier des restaurants par excellence.
Christophe Garnier veut se distinguer de la concurrence en misant sur un menu bistronomique à des prix relativement bas pour le quartier (comptez entre 16 et 25 dollars pour les plats principaux). Le menu n’a pas d’entrées, uniquement des “petites assiettes” (poireau vinaigrette, soupe glacée de légumes, charcuterie maison et brandade de morue notamment) servis au bar ou en salle.
“On n’a pas de soupe à l’oignon ou de croque-monsieur, précise le chef. J’utilise du shiso, du gingembre, des herbes asiatiques… Je fais de la cuisine à la française mais je ne m’interdis rien. ”
Pour la décoration, minimaliste, il a recruté la Française Pascale Palun, qui a notamment travaillé sur les résidences françaises de John Malkovich et “Bradgelina”. Elle a accroché dans l’entrée environ 150 vieux clichés de criminels (ci-dessus), dont un certain Clyde Barrow, issus d’un musée anglais.
“Il faut arriver très humble à New York, essayer de comprendre ce que aiment les gens, ce qu’on peut faire… ” poursuit Christophe Garnier. Le restaurant servira le brunch dans “deux-trois semaines” et prévoit d’installer pour l’occasion une grosse cocotte en salle. Il organisera des dégustations de vins car il ne s’appelle pas Gloo (tiré de “glou glou”) pour rien.
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Bon courage & welcome to the neighborhood ! 😉
AL
Lisez ça Yves