Les parents francophiles de Washington Heights ont enfin eu ce qu’ils voulaient : un programme de français rien que pour eux.
Le centre linguistique Renaissance Village a récemment annoncé le lancement, le 10 septembre, d’un programme d’immersion en français dans son local de la 186e rue. Une petite révolution pour le grand nord de Manhattan où la langue de Molière ne s’était pas implantée malgré la présence grandissante de familles françaises, franco-américaines et américaines francophiles. « Depuis deux ans, je vois de plus en plus de familles françaises s’installer dans le quartier », souligne Tatjana Matano, la fondatrice du centre, qui a appris le français à l’âge de 9 ans, et étudié et enseigné à l’université bilingue d’Ottawa. On n’a pas pensé à la demande. On a pensé à la France d’abord. C’est un pays important. Le français est une langue des Nations unies. C’est une langue avec une grande histoire que les parents veulent donner à leur enfant en cadeau. »
L’ouverture d’un programme de francais était attendue à Washington Heights, l’un des nombreux quartiers de New York considérés comme « émergents ». Quand Tatjana Matano y a mis les pieds pour la première fois, « il était oublié », se rappelle-t-elle, tant il manquait de services et d’écoles. Elle l’a vu changer après le 11-Septembre, quand de nombreuses familles de Brooklyn et de l’Upper West Side ont commencé à s’y installer. Terre d’accueil de ces aventuriers du grand nord: l’enclave de Hudson Heights, un micro-quartier qui s’étend de la 173e et Fort Tryon Park, entre la Hudson River et Broadway, connu pour ses Cloîtres et son charme européen. « C’est un quartier d’intellectuels, il y a plusieurs groupes artistiques et culturels qui se trouvent ici. Je crois que le nombre de familles européennes va continuer à augmenter ».
C’est dans ce coin, autrefois surnommé « Frankfurt am Hudson » pour son architecture germanique, que se trouve Renaissance Village. Le centre, qui s’inspire de la méthode Montessori d’enseignement des langues, propose déjà un afterschool en espagnol pour les enfants ages de 3 à 5 ans. Deux formules existent pour l’inscription au programme de français : l’afterschool (de 15h à 16h45) ou la classe de français (« Le Petit Artiste ») deux fois par semaine pendant une heure. Le français est enseigné à travers la pratique d’activités d’éveil artistique (peinture, chanson, cuisine, dessin…). « C’est une immersion, précise Chantal Caugy, une ancienne des Beaux-Arts, qui assurera les cours. La méthode académique n’est pas applicable aux enfants de pre-school ou de kindergarten. Il faut que l’enfant absorbe. On n’est pas là pour lui faire du bourrage de crâne ». « Go west », disaient-il ? Aujourd’hui, « go north » semble plus approprié.
Photo: Chantal Caugy et Tatjana Matano
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