Comment réussir l’expatriation en couple ? C’est la question au centre de l’ouvrage d’Alix Carnot, Chéri(e), on s’expatrie ! (Ed. Eyrolles).
Basé sur les résultats d’Expat Value, une enquête d’envergure réalisée au sujet de l’expatriation à deux, l’ouvrage propose des stratégies pour les couples qui tentent l’aventure de l’international. « L’expatriation en couple est une expérience magnifique, quasi initiatique, mais comme toutes les aventures, elle comporte des risques. Les couples partent souvent avec beaucoup de mirages et la confrontation avec la réalité est souvent source de déception », explique Alix Carnot, responsable du pôle “Carrières Internationales” d’Expat Communication, société spécialisée dans l’accompagnement des familles expatriées.
« Si j’avais connu plus tôt toutes ces stratégies d’adaptation et de contournement, mes premières expatriations auraient été bien plus faciles” , ajoute celle qui est passée par Melbourne, Barcelone et Rome avec sa famille. “Je suis une ultra sédentaire, Parisienne depuis cinq générations, qui a souhaité voir le monde, si bien que j’ai déménagé 20 fois en 20 ans.“
Sentiment de sacrifice, solitude, perte du réseau familial, inadéquation du CV: le conjoint accompagnateur doit faire face à de nombreux défis. Le déséquilibre de revenus, par exemple, générant la dépendance financière, s’avère être « le plus difficile à vivre » pour 61% d’entre eux. Majoritairement diplômés, 80% des conjoints souhaitent travailler mais seulement la moitié y parviendra. « Si la question financière est occultée par les couples qui partent, elle revient avec force dans les moments de crise. »
L’auteure conseille notamment de « repérer la rancœur ». « Elle se nourrit particulièrement de toutes les failles cachées dans la décision initiale du départ. Si l’un des deux a eu le sentiment de se faire forcer la main, si le moteur du départ n’était pas partagé, alors le ressentiment grandit, parfois de façon décisive. » Eviter les « non-dits », définir « un projet commun et un projet chacun », trouver des « solutions gagnant-gagnant » ou consacrer du temps à développer son couple sont quelques-unes des pistes proposées.
Malgré le défi professionnel, 82% des interviewés lors de l’enquête disent que leur couple a été renforcé par l’expérience de l’expatriation. Tout en guidant habilement le lecteur à travers les écueils de l’aventure à l’étranger, Chéri(e), on s’expatrie ! souligne combien l’expatriation peut être l’occasion d’une précieuse réinvention de soi, de sa carrière et de son couple.