Il y a 70 ans, Joseph Chiofalo était infirmier au sein de la “Big Red One”, la plus vieille division de l’armée américaine. Le 6 juin 1944, il est envoyé sur Omaha Beach. A 88 ans, il a toujours du mal à en parler. “J’ai vu des corps, des soldats morts. On nous a envoyé après l’infanterie pour nous occuper des victimes, dit-il luttant contre les larmes.
Joseph Chiofalo fait partie des vétérans américains honorés, vendredi, lors de la cérémonie du 70e anniversaire du Débarquement au pied de la Statue de la Liberté. Un jour contre l’oubli, un jour pour remercier la “Greatest Generation” pour son sacrifice. “Je suis très fier d’être un Américain. On a tous fait du bon travail. Mais je fais partie des chanceux“, souffle-t-il, en uniforme.
A quelques pas de lui, un autre vétéran, le Sergent Morton Wernick, pose avec les touristes et répond aux questions des journalistes. Dans le creux de son bras, sa veste “Eisenhower”, lourde et épaisse, portée par tous les soldats sous le commandement du général Eisenhower.
A 92 ans, “Morty” a débarqué sur Utah Beach avant de s’enfoncer dans les terres. Un peu plus tard, il participera à la libération des camps de la mort. Son courage lui a valu une Légion d’honneur (attribuée en mai à West Point) et une prestigieuse “Purple Heart”. “Ce que cela me fait de parler de ça aujourd’hui? Vous savez, c’est de l’histoire. Je suis fier, mais je ne suis pas heureux de voir ce qu’il se passe en France aujourd’hui“.
Pluie de pétales
Les commémorations étaient organisées par l’association de The French Will Never Forget, à qui l’on doit une chaine humaine de 2.500 personnes sur Omaha Beach en 2007.
Pour ce 70eme “D-Day”, le groupe avait une nouvelle fois vu les choses en grand, mobilisant trois hélicoptères pour le largage d’un million de pétales de roses sur la Statue de la Liberté, clou des célébrations.
Devant une foule de touristes et de groupes scolaires, les pétales ont caressé la paroi d’une Lady Liberty radieuse au soleil pour venir se poser sur la pelouse chatoyante, entre deux drapeaux français et américains déployés par des écoliers. Les hélicoptères ne disposant pas de trappes, les pétales, détachées de leur tige manuellement en Equateur, ont du être larguées à la main. Par Patrick du Tertre notamment, co-fondateur de The French Will Never Forget. “Le jour le plus beau de ma vie fut mon mariage, le deuxième fut la naissance de mon fils, et le troisième est aujourd’hui“, lance-t-il, de retour sur le plancher des vaches.
“Plus jamais de guerre”
“C’est un jour de mémoire, un jour à ne pas oublier“, glisse Jean Lachaud, président du chapitre américain du Souvenir français, venu avec un groupe de vétérans français.
Les vétérans américains, eux, sont repartis avec une médaille et une Statue de la Liberté miniature en porcelaine de Limoges. L’un d’eux, Maurice “Hank” Greenberg, ex-président du conseil d’administration de l’assureur AIG, a reçu la Légion d’honneur des mains du consul Bertrand Lortholary. M. Greenberg a notamment participé à la libération de Dachau. “D-Day, pour moi, c’est la victoire des forces du Bien sur le Mal, confie son célèbre ami, le Cardinal Timothy Dolan, venu l’accompagner. C’est la bataille de la vie contre les forces du mal. La vie a gagné ce jour-là“.
“A 18 ans, je suis devenu un homme en cinq minutes. Je n’avais jamais prié de ma vie, et croyez-moi, j’ai prié, se souvient Lawrence Janos, 88 ans, un ancien d’Omaha Beach. Je veux la liberté. Je ne crois pas dans la guerre. J’en ai marre qu’on défende le monde entier. Nous devons recréer l’amitié d’aujourd’hui dans le reste du monde“.
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Et c’est le moment que choisit l’infâme et tortionnaire Le Pen pour cracher à Paris son venin raciste et antisémite !
Obama beach…