C’est ce qu’on appelle sortir l’artillerie lourde.
Pour annoncer le French Tech Club qui fera la promotion de l’innovation numérique française du 9 au 11 mars prochains à Austin, dans le cadre du festival South by Southwest, le gouvernement français a mobilisé sa ministre déléguée à l’Economie numérique, Fleur Pellerin, mais aussi la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq et même le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. « Le projet porté autour de l’événement mondial qu’est South by Southwest témoigne du fort potentiel de renforcement du dialogue transatlantique sur ces sujets d’avenir », estime ce dernier dans un communiqué louant une France « dynamique et géniale ».
Mais comme le French Tech Club est avant tout une initiative d’entrepreneurs, à French Morning, on préfère entrer dans le vif du sujet en présentant les startups qui viennent se vendre la semaine prochaine dans la capitale du Texas.
Leur mission ? « Nouer des contacts et tâcher de comprendre le marché américain », résume Cédric Giorgi, le PDG et fondateur de réseau social de dîner chez l’habitant Cookening, qui est aussi un militant de l’économie numérique et l’un des organisateurs du French Tech Club. « C’est toute la beauté de South by Southwest. On ne doit pas forcément y poursuivre un objectif précis, mais surtout rester ouvert à toutes les rencontres et les opportunités. »
Porte d’entrée sur les Etats-Unis, South by Southwest était à l’origine, en 1987, un festival de musique et Austin se présente comme la capitale de la musique live. Bon nombre des startups françaises faisant le déplacement dans la capitale du Texas pour l’édition 2014 du festival s’attachent donc à imaginer les futurs modes d’écoute de musique.
Il y a Sounderbox, qui offre la possibilité à chacun des participants d’un évènement de programmer la musique d’un lieu grâce à son smartphone. C’est aussi l’un des organisateurs du French Tech Club aux côtés de Cookening et de l’agence AF83.
Mais aussi Evergig, une plateforme de partage de vidéos de concerts, Moozar, qui permet de rémunérer les artistes qu’on aime comme on les “like”, Qobuz, un site de musique qui a récemment clôturé un nouveau tour de table de quatre millions d’euros, et Whyd, qui veut agréger la musique de toutes les plateformes disponibles sur le marché.
Toutes ces sociétés se rendent à Austin avec le soutien d’Ubifrance, tandis que la solution de vente de musique en ligne Wiseband bénéficie du soutien d’Austin Angers Music, le programme d’échanges musicaux entre Austin et Angers, dans le cadre du jumelage entre les deux villes.
Avec l’aide des services culturels de l’ambassade de France à Washington, le cinéma, qui prend de plus en plus de place à South by Southwest, est également bien présent. Le studio Transmedia Small Bang pitchera l’application Cinemacity, permettant de voir des scènes de film à l’endroit où elles ont été tournées. Tandis que Lumento Films présentera son projet Chasing Bonnie & Clyde que les lecteurs de French Morning connaissent déjà.
Illustrant également le poids croissant des jeux vidéo dans le festival, le projet développé par Darjeeling productions sur l’univers de l’écrivain américain Philip K. Dick est à mi-chemin entre le documentaire télé et le jeu vidéo. Tandis qu’Agat Films introduira le documentaire Type: Rider produit avec Arte France sous forme de jeu vidéo.
Les initiatives françaises pullulent également dans le domaine des techniques de narration. Au French Tech Club et sur le stand d’Ubifrance situé dans le hall d’exposition du festival, il y aura la plateforme interactive Klynt du studio interactif Honkytonk Films, les outils en ligne Djehouti, destiné aux journalistes, documentaristes et graphistes, et Intuilab, pour toute personne ayant besoin de préparer une présentation sans coder, ainsi que la solution RacontR, permettant de réaliser des vidéos aussi bien que des articles interactifs ou des webdocumentaires.
La société Forecomm proposant aux entreprises, imprimeurs et éditeurs de presse des solutions de publication numérique sur appareils mobiles sera également présente.
Les Français ne délaissent pas non plus le domaine de l’éducation, qui constitue aussi un volet à part entière du festival, avec SXSW Edu. Au French Tech Club, on pourra découvrir la startup Meludia, qui veut proposer une alternative à l’enseignement scolaire de la musique favorisant les sensations et des émotions. Tandis que le site Openclassroom offre des cours en ligne ouverts (les fameux “Moocs“).
Enfin, les réseaux sociaux qui ont fait le succès de South by Southwest (avec notamment le lancement de Twitter en 2007) ne sont pas oubliés, puisque la startup Bobler en propose un basé sur la voix et qu’Azendoo a développé un outil qui facilite la gestion du travail de manière collaborative.