“Les citoyens français les plus riches quittent la France“. Le titre du New American annonce la couleur. Le site s’intéresse à l’exode des riches français à la suite de la promesse de François Hollande d’instaurer une taxe marginale de 75% sur les revenus annuels supérieurs à 1 million d’euros. De tendance conservatrice, le site se délecte: « On se doit de reconnaître au moins une chose à Hollande: en tant que socialiste, il pense que le capitalisme est mauvais et doit être tué. En tant que président, il met maintenant en oeuvre tous les plans nécessaires pour le faire».
The New American n’est pas le seul média à s’intéresser au phénomène. Le New York Times, qui a suivi un avocat fiscaliste dans son cabinet à Paris, parle d’”indigestion” chez les riches “obligés” par François Hollande “à manifester leur patriotisme et à payer des impôts supplémentaires pour remettre le pays sur pied“. Et de rappeler que “M. Hollande a été élu en mai sur une vague de ressentiment contre ‘les riches’ ». Pour sa part, le Huffington Post parle de “tollé habituel” pour décrire la réaction des Français fortunés face à l’annonce de François Hollande. “Malgré les dires que les riches bluffent quand ils menacent de dire ‘au revoir, Paris’, il semble que cela puisse effectivement se produire“. Le site Yahoo News ! évoque l’incompréhension américaine face à cette mesure en postant une vidéo de l’acteur Will Smith, invité du JT de 20h France 2. Plutôt de gauche sur l’échiquier politique américain, l’acteur semble choqué par la taxation à 75% et laisse échapper un: “God Bless America“.
La presse américaine rivalise d’imagination pour comprendre les mentalités d’un pays accusé de « punir » la richesse « sévèrement », selon The New American. Le New York Times parle d’un “pays où le fossé croissant entre riches et pauvres touche un nerf culturel dont les racines sont antérieures à Robespierre“. Le quotidien estime que “les impôts sont élevés en France pour une raison: ils alimentent l’un des systèmes de protection sociale les plus généreux“. La revue Foreign Policy prévient ses lecteurs, sur un ton quelque peu ironique: “Si vous pensez que les Français taxent tout ce qui bouge, vous n’êtes pas loin”.
La revue s’amuse de la situation et s’adresse aux « créateurs d’emploi français »: “le Mississipi vous accueille“. “Bienvenue, mes amis!“, ajoute l’auteur, descendant lointain des premiers colons français de l’Etat du sud. Le site économique Crain’s Business « localise » le débat français, en racontant que l’initiative de M. Hollande pourrait transformer la France en laboratoire géant pour New York: “Les Français sont sur le point d’offrir aux New-Yorkais un test de l’une des questions les plus controversées des années à venir: à quelle hauteur New York City pourra-t-elle augmenter les taxes sur les riches, sans les faire fuir vers les banlieues et au-delà?“.
Le New York Times tempère toutefois l’ampleur du phénomène d’exil fiscal. Le quotidien estime qu’il y a certes “beaucoup d’entreprises qui étudient des plans d’urgence pour placer leurs cadres aux salaires élevés hors de France”, mais même après les départs anticipés de Laetitia Casta ou de Johnny Hallyday, le fait que “de nombreux résidents fortunés soient effectivement amenés à quitter la France (…) reste, bien sûr, à voir”. Le Huffigton Post, sur un ton cassant, se dit que “les Français voteront ou ne voteront plus avec leurs pieds” et conclut, en français, sur un “Bon Chance, Monsieur Hollande! (sic)“.
La mort du croissant
Que faire pour retenir nos riches ? Peut-être leur promettre de bons croissants ? Si l’on en croit NPR (National Public Radio), cela ne sera bientôt plus possible. La radio publique américaine raconte, dans un reportage diffusé la semaine dernière, que la pâte surgelée entre de plus en dans la confection de nos bons vieux croissants. Horreur ! “La sous-traitance de la pâte du croissant enrage les boulangers français traditionnels“.
Pour la radio, le Français est très attaché à ses traditions: “Les Français prennent leur pain très au sérieux”, note NPR, qui raconte le combat des boulangers français à travers l’expérience de Cyril et Esmeralda Cauvet, propriétaires d’un établissement situé dans XVème arrondissement de Paris. “Dans la boulangerie Cauvet, la cuisine est au centre de l’activité, explique-t-elle, et aucune des étapes de fabrication ne comprend un congélateur“.
Elle rappelle la spécificité des boulangeries françaises: “Pour être appelée ‘boulangerie’, le processus entier, de la préparation à la cuisson du pain, de la farine à la baguette, doit être effectué sur le site“. “Cependant, il n’y a pas une telle stipulation pour les croissants et autres pâtisseries“, explique-t-elle.
La guerre du foie gras continue
Pour terminer cette revue de presse, évoquons un nouveau rebondissement dans l’affaire de l’interdiction du foie gras en Californie. Pour le Los Angeles Times, « les Français n’avalent pas la pilule ». Et il ne parle pas seulement des expat’ en Californie, mais des Français habitant en France. Le quotidien s’y est rendu pour recueillir sur place les réactions à cet affront culinaire. Il a interrogé le Chef Laurent Delabre qui officie à la prestigieuse Tour d’Argent et qui “ne comprend pas pourquoi le foie gras a été interdit“.
Une réaction majoritaire dans un pays où le foie gras « est considéré comme un élément central du patrimoine gastronomique et de la culture », souligne le journal. “Il est vrai que certains Français défenseurs des droits des animaux ont applaudi l’interdiction, évoquant la cruauté envers les canards et les oies qui sont gavés pour créer la délicatesse. Mais ils semblent être en minorité », observe-t-il, avant de poursuivre : « Un homme a même appelé les restaurants et les vendeurs de vin à boycotter le vin californien », en référence à Philippe Martin, député du Gers.
François Hollande est lui aussi entré dans le débat. D’après le Los Angeles Times, il “a renchérit à la fin du mois dernier en disant qu’il ne ‘laisserait pas les exportations de foie gras être compromises’“. La suite au prochain épisode.
Crédit Photo: Associated Press via Huffington Post.
0 Responses
Moi je boycotte le vin de Californie.
beaucoup d’americains trouvent ridicule l’interdiction di foie gras dans un pays ou’ le gouverneur se gavait aux steroides….( entendu lors d’un meeting aux usa…..)
La taxe concerne les revenus annuels supérieurs à 1 million d’euros et pas 1 milliard d’euros !!!
Au lieu d’interdire le foie gras, les dirigeants américains devraient interdire le port d’arme….
Mais dans un pays au lobbies puissants et à la mentalité pourrie, les morts par balles n’ont pas fini de tomber…