Le quartier de Greenpoint à Brooklyn possède lui aussi son Paris Dakar. Il ne s’agit pas du mythique rally-raid mais d’un café-crêperie ouvert au début du mois de janvier par Mouna Thiam, une Franco-sénégalaise de 45 ans. « C’est notre troisième adresse après deux autres à Bed-Stuy. On voulait s’essayer à un nouveau quartier, et Greenpoint possède ce même esprit de communauté avec beaucoup de boutiques de quartier », explique l’entrepreneuse qui s’est lancée seule en 2012 avant d’être rejoint dans l’affaire par son mari.
La troisième adresse du couple est située à deux pas de Manhattan Avenue sur la très tranquille India St. Il s’agit d’un tout petit établissement qui peut asseoir 5-6 personnes à l’intérieur, et possède également quelques tables à l’extérieur. Le Paris Dakar est tout à la fois un coffee-shop, une crêperie et une boulangerie, qui propose une belle liste de crêpes préparées sur place (Nutella, fromage et épinard, jambon et fromage), mais aussi des viennoiseries (croissant, pain au chocolat) et des pâtisseries (mille-feuille, tarte aux fraises). « On y ajoute une touche sénégalaise avec une sauce piquante du pays, qui se marie bien avec les crêpes salées », commente Mouna Thiam, qui propose aussi des jus de Bissap et de Baobab à sa carte. « On a commencé très fort avant que l’activité baisse un peu en février et mars. Et là ça reprend avec le retour des beaux-jours. Globalement, on est satisfaits de nos débuts à Greenpoint », ajoute l’entrepreneuse qui a embauché trois personnes pour gérer cette nouvelle boutique.
Née à Paris, Mouna Thiam a découvert New York lorsqu’elle était encore étudiante, et a décidé d’y rester pour travailler. C’est en 2012 qu’elle ouvre son premier Paris Dakar dans le quartier de Bed-Stuy, le résultat d’une passion pour la cuisine et d’une expérience professionnelle en tant que manager d’une boutique de décoration. « À l’époque, le quartier n’était pas aussi gentrifié qu’aujourd’hui. Il y avait très peu de choix d’adresses de restauration. On s’est mis sur un créneau où il n’y avait pas de concurrence », confie Mouna Thiam qui a d’abord ouvert au 518 Nostrand Avenue, avant de lancer une deuxième boutique au 1365 Fulton St. « On a été bien reçus par la communauté de Bed-Stuy, et on a ouvert une troisième adresse début 2020. Malheureusement, elle n’a pas survécu à l’épisode du Covid », ajoute l’entrepreneuse.
La pandémie a été riche en enseignement pour Mouna Thiam et son mari, qui ont dû repenser le concept pour se relancer. « À l’époque, on était surtout considéré comme un coffee-shop avec beaucoup de gens qui venaient et restaient travailler sur place. Depuis la pandémie, on essaie de limiter le nombre d’ordinateurs pour avoir plus de passages, et plus de gens qui s’arrêtent pour prendre leur déjeuner », commente la Franco-sénégalaise.
Le Paris Dakar est aujourd’hui une affaire qui roule avec trois boutiques et 12 employés. Mouna Thiam se dit particulièrement fière d’avoir pu construire cette aventure avec des personnes fidèles autour d’elles. « On a du turnover comme partout, mais nos employés restent en moyenne deux/trois ans, et certains sont encore là neuf ans après ! Je considère que j’ai beaucoup de chance, et ça veut dire que c’est un bon endroit pour travailler » commente-t-elle, avant d’ajouter : « On n’a pas de plans d’ouvrir encore d’autres adresses. On veut déjà concentrer nos efforts pour que la boutique de Greenpoint soit un succès. »