Anne Willi a choisi Brooklyn un peu à la manière dont elle avait opté pour le XIème arrondissement de Paris, 17 ans plus tôt: au flair. “Je me suis assise dans un café, j’ai observé les gens, les femmes, et je me suis dit que c’était ici” raconte-t-elle. Après la rue Keller, “pour ce film de Klapisch (“Chacun cherche son chat” , NDLR) où tout s’y passe”, et la rue Odéon à Paris, c’est sur Atlantic Avenue que la créatrice vient d’ouvrir sa troisième boutique.
“On sent une certaine liberté”
Là, au milieu des petites boutiques indépendantes qui peuplent l’avenue, la Française dit retrouver “ce charme, ce raffinement” qui incarnent l’esprit de ses collections. Habiller sans trop en faire, suggérer, sans trop laisser paraître. “J’aime le détail qui fait la différence, une couture au niveau du col, une robe un peu fendue … c’est un style que je vois très bien ici, on sent une certaine liberté», explique-t-elle.
Pourtant, la décision d’ouvrir à New York relève du “concours de circonstances”, selon la créatrice. “Depuis le début, beaucoup de New-Yorkaises achetaient mes vêtements à Paris, raconte-t-elle, et puis un jour, l’une d’entre elles m’a proposé un lieu pour mes collections. » En guise d’essai, la Française ouvre une boutique pop up à l’Invisible Dog Center de Brooklyn. «Ca a tout de suite marché et je me suis lancée. Après deux ou trois papiers et quelques rendez-vous à la banque, ma boîte était créée ».
Tel Aviv, Paris, New York
Cette expérience loin de France n’est pas sans lui rappeler celle de ses débuts, lorsqu’à 21 ans et un diplôme de l’ESMODE en poche, elle s’est envolée pour Tel Aviv, avec, en tête, ses premières ambitions de créatrice. Là, en 1991, elle crée une première marque, Anne Shimon, sa « ruche de démarrage ». «Je n’avais pas le temps d’avoir peur. C’était un nouveau pays où tout était à faire et je retrouve à Brooklyn cette même énergie ». C’est, de retour à Paris, en 1998, qu’elle ouvre sa première boutique Anne Willi, puis une seconde, une dizaine d’années plus tard.
New York rélève tout de même de l’inédit pour la Française. «Au début, c’est difficile en tant que Parisienne de sentir les codes ici. Tout est nouveau, en ébullition, on ne sait pas trop » reconnaît-elle. Mais la créatrice ne va pas s’arrêter là. Une seconde boutique devrait ouvrir dans l’année. “Je me verrais bien à Elizabeth Street!”
0 Responses
Anne Willi est une merveilleuse créatrice que j’ai découverte il y a quelques années rue Keller, près de mon domicile parisien. L’idée qu’elle s’installe à Elizabeth Str me ravit, pour New York.