Les tests d’anticorps (antibodies) ou d’immunité font beaucoup parler d’eux en ce moment, y compris au sein des entreprises qui, pour certaines, ont commencé à soumettre leurs employés à ces examens. Ces derniers servent à détecter la présence dans le système sanguin d’anticorps spécifiques découlant d’une exposition au Covid-19. Ils permettent donc, en théorie, de savoir si vous avez été infecté et si vous avez développé une immunité contre le virus.
“En théorie” seulement, car comme l’explique Diana Berrent, fondatrice de l’association Survivor Corps qui regroupe des guéris du Covid-19, “il y a encore beaucoup de choses que l’on ne connait pas sur l’immunité“, notamment sa durée et et le niveau de protection qu’elle offre. “Les tests d’immunité donnent très peu d’informations”, résume-t-elle. En outre, aucun test n’est passé par le processus de validation classique de la FDA (Food and Drug Administration), l’agence fédérale chargée de contrôler les équipements médicaux notamment. Cette dernière en a autorisé plusieurs via une procédure d’urgence, mais nombre d’entre eux se sont avérés peu fiables. (Pour la liste officielle des laboratoires autorisés à fabriquer ces tests, consulter le site de la FDA en entrant le mot “serology” dans la barre de recherche“).
Cela n’a pas empêché l’État de New York de déployer ces tests sur tout son territoire, dont la ville New York. En les généralisant, les autorités espèrent avoir une idée plus précise du nombre de personnes ayant été exposées au Covid-19. Des statistiques préliminaires rendues publiques fin avril indiquent qu’environ 20% des habitants de la ville de New York possèdent des anticorps.
Plusieurs laboratoires et centre de soins offrent ces tests à des coûts variables. Parmi eux, on trouve les laboratoires Quest Diagnostics, qui a mis au point un test d’immunoglobulines pour 119 dollars (remboursables par les assurances). Après avoir rempli un formulaire en ligne, les patients seront invités à se rendre dans l’un des centres de Quest pour leur prise de sang. Aucune note de médecin n’est nécessaire. Son concurrent LabCorp a développé un système similaire, mais le patient doit être référé par un médecin.
Les chaînes d’urgent care CityMD, MedRite, GoHealth et PM Pediatrics (spécialisée dans les enfants et présente à Brooklyn, Queens, le Westchester et Long Island) proposent aussi des tests sérologiques. Le prix du service peut varier d’un établissement à l’autre et selon que vous ayez une assurance ou non.
En plus de ces options, la Ville de New York a annoncé, jeudi 7 mai, le lancement d’un programme de dépistage gratuit dans cinq quartiers (Morrisania, East New York, Upper Manhattan, Concord et Long Island City). Il suffit de prendre rendez-vous en ligne après avoir répondu à quelques questions d’éligibilité. Objectif de la municipalité: pratiquer 70 000 tests en deux semaines.
Les fournisseurs de tests précisent qu’il ne faut pas les effectuer si vous avez toujours des symptômes. Cela peut prendre entre 14 et 21 jours pour que les anticorps soient détectables. Autre précaution à prendre: un résultat positif ne signifie pas que vous n’êtes plus contagieux ou que vous êtes à l’abris d’une seconde contamination. “Je conseille d’attendre d’avoir des tests plus fiables”, avance Diana Berrent. Guérie du Covid-19 et dotée d’anticorps, elle continue à prendre ses précautions (gestes barrières, port du masque…) chez elle et en public. “J’ai peur qu’un résultat positif soit vu comme une autorisation pour relâcher sa vigilance et sa responsabilité personnelle. Se reposer uniquement sur ces tests peut être dangereux.“