On le sait: les Français ont la réputation de prendre la nourriture très au sérieux. Inventeurs du concept unique de “terroir”, ils ne plaisantent pas avec les bonnes choses.
Le nouveau livre de Stéphane Hénaut et son épouse américaine Jeni Mitchell, A Bite-Sized History of France: Gastronomic Tales of Revolution, War, and Enlightenment, explique l’importance de ce concept en France, ainsi que les ingrédients et les plats qu’on associe typiquement avec notre beau pays. “C’est une histoire de France, expliquée à travers la nourriture et le vin“, résume Stéphane Hénaut.
L’inspiration pour ce livre est venue des efforts du Français pour faire goûter des fromages exotiques à sa femme. Il lui racontait des histoires alléchantes sur leurs origines. “J’ai commencé à poser des questions sur tout ce que nous mangions, poursuit Jeni Mitchell. Il est devenu clair que tout ce que les Français mangent et boivent sont des artefacts culturels. C’est ce qui a de plus intéressant avec la cuisine française“.
D’un chapitre à l’autre, les auteurs plongent dans un ingrédient et un plat différent, offrant des anecdotes surprenantes sur des personnages historiques et la nourriture qu’ils mangeaient. Sur le chemin de voyage dans l’Histoire de France, ils tordent le cou à quelques idées reçues. Non, Marie-Antoinette n’a jamais dit “Qu’ils mangent de la brioche“. Et ce brie que l’on trouve aux Etats-Unis n’est certainement pas du vrai brie, même s’il s’appelle “French Brie” en raison des règles d’importation.
Après beaucoup de recherches, “il est devenu clair que la cuisine française ne sort pas de nulle part. Elle vient d’autres pays, d’autres peuples. La cuisine est en évolution constante et accueille en permanence de nouvelles influences issues du monde entier”, raconte Stéphane Hénaut. Par exemple, le café provient de Turquie et le chocolat contenu dans les pains au chocolat est issu du Mexique.
N’en déplaise à Marine Le Pen, auteure de plusieurs déclarations anti-viande halal ces dernières années, les auteurs rejettent l’idée qu’il faut manger d’une certaine manière pour être Français. “Dans notre livre, on raconte à quel point il est courant de diaboliser “l’autre” à cause de la nourriture qu’il mange ou ne mange pas. Il est inévitable que la classe politique, en particulier l’extrême-droite, se livre à ces méthodes“.