Si l’organisation de la Coupe du monde au Qatar a divisé l’opinion en France, certains se prononçant en faveur d’un boycott, le débat n’a pas eu lieu aux États-Unis, où les Américains ont suivi sans relâche le parcours de leur équipe nationale, éliminée en huitième de finale face aux Pays-Bas le 3 décembre (3-1).
Principal diffuseur de la compétition, la chaîne Fox a réuni 11,7 millions de téléspectateurs en moyenne par match de l’équipe américaine, avec un pic à 15,4 millions pour la troisième rencontre de poules face aux Anglais le 25 novembre. « Il s’agit d’un record historique pour un match de football masculin aux US, et de 14% d’augmentation par rapport à leur dernière participation en 2014 », a expliqué la chaîne dans un communiqué. Le talent et la jeunesse de l’équipe américaine (moins de 25 ans de moyenne d’âge), a également été un succès sur la chaîne en langue espagnole Telemundo.
Le match contre l’Angleterre a totalisé 4,6 millions de téléspectateurs (TV et streaming), soit la deuxième meilleure audience de la chaîne pour un mach de l’USMNT (United States Men National Team). L’appétence grandissante des Américains pour le soccer se confirme aussi avec les audiences des autres matches de la compétition. À titre d’exemple, le match Brésil-Serbie du 24 novembre a lui aussi battu un record en attirant 6,2 millions de téléspectateurs sur Fox.
The USA and England's World Cup match pulled in 15.4m viewers on Fox, delivering an all-time audience record for a men’s soccer game in the US #SportsBiz #Qatar2022 https://t.co/vEClG6R8ko
— SportsPro (@SportsPro) November 28, 2022
Loin de rester sur leur canapé, les Américains se sont également réunis en nombre pour des Watch Parties un peu partout à travers les États-Unis. À New York, des files d’attente impressionnantes se sont formées devant certains bars, comme au Legends à Midtown. « Il doit y avoir 1500 personnes dedans, et au moins autant dehors à attendre », expliquait le portier de l’établissement samedi dernier, avant le coup d’envoi du match face aux Pays-Bas prévu à 10am. À Kansas City, le Power Light, une espace dédié en extérieur qui peut accueillir 10 000 personnes, a fait le plein pour tous les matches des États-Unis malgré le froid. Mêmes scènes de liesse à Columbus, Los Angeles ou encore Seattle, ou plusieurs milliers de personnes se sont réunies en extérieur ou dans des salles de spectacle pour supporter leur équipe.
The unwavering support in Kansas City 👏 pic.twitter.com/qZ1wrTwwu1
— Sporting Kansas City (@SportingKC) December 3, 2022
De retour en Coupe du monde cette année après avoir échoué à se qualifier en 2018, l’équipe américaine peut compter sur une nouvelle génération de joueurs pleins de promesse. Certains d’entre eux ont été formés dans le championnat local (MLS), qui ne cesse de s’améliorer, les autres ont fait leurs armes dans les plus grands clubs en Europe. Éliminés en huitième de finale au Qatar, l’USMNT organisera sa propre Coupe du monde en 2026 avec l’aide du Mexique et du Canada. Une opportunité d’entrer encore un peu plus dans le cœur des Américains. « Nos joueurs ont progressé par rapport à avant, tout comme le soccer, confirme Paul Kennedy, rédacteur en chef du magazine Soccer America. Mais progresser est un terme relatif. Nous sommes encore loin du niveau des 10 meilleures nations. Il reste quatre ans pour rattraper ce retard. »