“Interaction gênante“, “conversation difficile“, “appel non conventionnel“: c’est ainsi que le site d’information politique américain Politico décrit dans un article du 8 février le coup de fil entre François Hollande et Donald Trump (le 28 janvier).
“C’était une conversation difficile, parce qu’il parle comme s’il parlait publiquement, a confié un officiel à Politico sous couvert de l’anonymat. Les chefs d’Etats ne se parlent pas ainsi habituellement. Il parle avec des slogans et la conversation n’était pas complètement structurée“.
D’après Politico, la source a également indiqué que Donald Trump avait abordé le sujet épineux de l’OTAN, lançant à son homologue français que les Etats-Unis “voulaient être remboursés“. Le président américain semblait “obsédé par l’argent“, a ajouté l’officiel. Pendant la campagne, le candidat Trump avait affiché sa volonté de réformer l’OTAN, une institution “obsolète” dont les pays membres ne paient pas “ce qu’ils devraient“.
Le récit offert par Politico est loin de la version envoyée aux journalistes par la Maison-Blanche après l’échange. “Le président Trump a réaffirmé l’engagement américain envers l’OTAN et a noté l’importance pour tous les alliés de l’OTAN de partager la charge des dépenses de défense“, peut-on lire dans le communiqué. Celui-ci met en avant le désir du républicain de “renforcer la coopération franco-américaine sur différents sujets“, comme la lutte contre le terrorisme, et évoque “les condoléances” exprimées par Trump pour “la perte de vies dans les attentats terroristes en France ces deux dernières années“.
Après le premier ministre australien et le président mexicain, François Hollande rejoint donc les rangs des leaders étrangers à avoir eu un appel téléphonique déconcertant avec Donald Trump. Le locataire de la Maison-Blanche avait défendu son style peu diplomatique début février lors du National Prayer Breakfast. “Quand vous entendez parler des coups de fil durs que je suis en train de passer, ne vous inquiétez pas, a-t-il dit. Nous devons être durs… Tous les pays du monde profitent de nous. Cela ne va pas durer“.