Le changement de date du festival de films français Colcoa aura de quoi surprendre les habitués. Traditionnellement en avril, la 23e édition a été décalée en septembre pour des “raisons techniques”. “Le Directors Guild of America était en rénovation pendant six mois, commente François Truffart, le directeur du festival. Et nous avions la volonté de tester Colcoa sur une période différente: le début de la saison des prix cinématographiques. Cela nous offre l’opportunité de présenter des films récents du festival de Cannes et de la Mostra de Venise.”
Du lundi 23 au samedi 28 septembre, “City of Lights City of Angels” projettera une cinquantaine de films, séries télé et courts-métrages, afin de représenter la diversité de la création française. “Nous offrons un line-up expérimental extrêmement élevé, avec des films récents et attendus à la rentrée.” Il y aura notamment de nombreuses premières américaines, dont le film d’ouverture “Les Misérables” de Ladj Ly, “un thriller social qui a fait beaucoup de bruit à Cannes, du Michael Mann à la française”.
Les expatriés français et les Américains découvriront également en avant-première “Les Éblouis” réalisé par Sarah Suco, le film d’animation “J’ai perdu mon corps” (“I lost my body”) de Jérémy Clapin, “Adults in The Room” de Costa-Gavras (qui sera présent à Los Angeles) ou encore “Chambre 212” de Christophe Honoré. Pour François Truffart, “Colcoa se confirme comme une plateforme exclusive pour le cinéma et la télévision française.”
Après avoir dédié l’édition précédente au rôle des femmes, la programmation 2019 met en perspective “la condition des femmes dans la société”. “Il y a notamment deux documentaires qui répondent à ce sujet : “Woman” de Yann Arthus-Bertrand ou “Haut les filles” de François Armanet qui traite du féminisme à travers les chanteuses, des années 60 à aujourd’hui”, détaille François Truffart, qui a sélectionné les films avec l’aide d’un comité de conseil de programmation.
Il a également voulu améliorer la représentation féminine: 40% des films ont été faits par des réalisatrices. “Nous sommes un des seuls festivals de cinéma à faire cet effort particulier, sachant que ce taux ne représente pas la réalité du milieu.” Il y a notamment des premiers films et séries de femmes, tels que “Papicha” de Mounia Meddour, qui raconte l’histoire d’une étudiante de 18 ans passionnée de stylisme, qui vend ses créations dans une boîte de nuit aux “papichas”, jolies jeunes filles algéroises.
Pour la première fois, Colcoa collabore avec Amazon Studio (pour le film d’ouverture notamment) et Netflix. Un changement radical, les relations étant jusqu’à présent tendues entre les géants du streaming et les festivals, particulièrement en France. Concernant le format, trois compétitions rythmeront le festival : cinéma, télévision et courts-métrages.
Durant un peu moins d’une semaine, les spectateurs pourront découvrir des films très attendus comme “Amanda” de Mikhaël Hers, “l’un des films les plus touchants de cette année”, “Real Love” (“C’est ça l’amour”) de Claire Burger, “Happy Birthday” (“Fête de famille”) de Cédric Kahn, “Edmond” (“Cyrano mon amour”), une adaptation de la pièce sur l’écriture de Cyrano de Bergerac réalisée par Alexis Michalik, ou “Pupilles” de Jeanne Herry, “un film magistral sur l’adoption”.
Toujours lié à l’actualité, Colcoa se devait de rendre hommage aux grands noms disparus. Le film “Cleo de 5 à 7”, réalisé par Agnès Varda avec une bande originale signée Michel Legrand, sera ainsi projeté en version restaurée, dans le cadre de la sélection “classique”. Le film qui clôturera le festival, ainsi que les focus sur un réalisateur et un compositeur, seront annoncés ultérieurement.