Mis à jour le 12 Mars
L’International School of the Peninsula, à Palo Alto, est la première école Française de la Baie à annoncer sa fermeture pour des raisons préventives. Aucun cas de coronavirus n’a été reporté dans la communauté, mais pour éviter toute propagation de la maladie, les portes resteront closes du 12 au 27 mars. Réouverture prévue le 30 mars. D’ici là, des plans d’enseignement à distance permettront d’assurer l’apprentissage.
Il faut dire que la panique gagne du terrain dans la Baie de San Francisco, où se trouve plus de la moitié des cas de COVID-19 recensés en Californie. Certains établissements américains avaient déjà fermé leurs portes suite à la contamination de membres issus des familles ou du personnel, comme le lycée Lowell à San Francisco ou Aspire Monarch Academy à Oakland. Les prestigieuses université de Stanford à Palo Alto ou de UC Berkeley ont annulé les cours en présentiel, ainsi que tous les voyages envisagés par leurs professeurs. Pas de Covid-19 recensé pour le moment, juste des mesures de prévention.
Devant ce constat, les écoles françaises de la région restent bien sûr sur le qui-vive. « On suit de très très près les recommandations venant des différentes autorités de santé, Françaises ou du District. On espère vraiment ne pas fermer, mais nous suivons un protocole très strict. Et en cas de coronavirus dans la communauté, la fermeture sera immédiate » explique Sébastien Robert, directeur de l’école primaire de l’Ecole Bilingue de Berkeley.
Une position qui fait l’unanimité. « Il y a quatre niveaux d’urgence et nous sommes au stade 2 (cas déclarés dans la région, mais pas dans la communauté scolaire). Au niveau d’après, on nous impose de fermer. Le problème, c’est qu’on ne sait pas quand on rouvrirait. Il faut donc mettre en place des plans d’enseignement transitoires » précisait Philippe Dietz proviseur de l’International School of the Peninsula, à Palo Alto, deux jours avant que son campus ne ferme ses portes.
Conserver du lien social
Les écoles ont ainsi monté des « cellules de crise » pour définir des stratégies d’enseignement à distance. « Il y a beaucoup de préparation en amont pour assurer la continuité au niveau pédagogique, technique et social. On fait ça par campus et de manière journalière. On a décidé d’utiliser notre site Web et on y rajoutera des fonctions, avec Zoom par exemple pour permettre aux élèves de se parler et de communiquer avec leurs professeurs » détaille Agnès Hogan, directrice de la communication et du marketing du Lycée Français de San Francisco.
Le contact humain reste en effet au cœur des préoccupations et les écoles affinent ainsi le choix des outils qu’ils pensent utiliser. « Le défi, c’est de parvenir à continuer l’apprentissage tout en gardant du lien au sein des groupes, que les élèves ne décrochent pas sans pour autant passer trop de temps devant un écran… Tout est une question d’équilibre et d’alternance entre les plateformes, entre l’asynchrone et le synchro » affirme Sébastien Robert de l’Ecole Bilingue.
Suite Google, Hangout, Zearn, Reading A to Z, CNED, Khan Academy… Il s’agit de mixer les formules, les tâches en ligne et hors-ligne afin de s’adapter à des niveaux et besoins différents. « Pour les petits en maternelle, on enverra davantage de vidéos et de livres lus. Pour les collégiens, on essaiera de se caler sur les modèles de la journée scolaire avec plus de synchro et des outils Google » affirme Philippe Dietz d’ISTP. Et d’ajouter : « on a créé un plan fluide pour qu’il s’ajuste aux résultats. »
Communication et prévention
Accès au matériel, à Internet, maîtrise de la langue, retours individualisés, maintien d’une routine, investissement des parents, formation des professeurs… les challenges à relever sont grands. Autant de points qu’il faut anticiper. « On essaie de penser à tout, de ne pas paniquer et de gérer de manière sereine. Ça évolue tous les jours alors on communique très régulièrement et de manière transparente sur le sujet avec notre communauté. Jusqu’à maintenant personne n’a cédé à l’angoisse » explique Agnès Hogan du Lycée Français de San Francisco.
Questionnaires auprès des parents, mise à dispositions de ressources fiables sur le coronavirus, FAQ, la communication des établissements est un maillon essentiel de la gestion de cette crise unique en son genre. « On reste réaliste et rationnel » confie Philippe Dietz dont l’établissement annoncé sa fermeture hier soir
Tous restent également attentifs à l’évolution de la situation. En attendant d’éventuels développements, ils suivent à la lettre les recommandations et prennent un maximum de précautions préventives. Pratiques d’hygiène renforcées, nettoyage approfondi, annulation de sorties ou de voyages scolaires. « Comme pour un shooting ou un tremblement de terre, c’est une nouvelle préparation. On a envisagé des centaines de scénarios et si on devait fermer on est prêts ! » conclut Sébastien Robert. De quoi rassurer les parents inquiets par le contexte ambiant et les fermetures potentielles.