C’est la fin d’une aventure qui aura duré plus de six ans. Corentin de Chatelperron, qui a créé le Low-tech Lab, un programme de recherche collaborative sur les low-tech, et navigué partout dans le monde à la recherche d’innovations écologiques, utiles et accessibles à tous, s’apprête à boucler son tour du monde.
Après avoir laissé son catamaran, le Nomade des Mers, dans un port à sec dans le Connecticut cet hiver, le jeune Breton vient de le remettre à l’eau. Il se dirige vers New York, où il va rester deux jours et accueillir le public à Brooklyn, avant de traverser l’Atlantique et mettre le cap sur la Bretagne pour boucler son tour du monde. « On est partis en 2016 pour chercher les meilleures inventions low tech, les tester et les documenter, et surtout les diffuser au grand public, explique Corentin de Chatelperron. On s’est arrêtés dans 25 pays, et on a testé entre 50 et 60 technologies différentes. »
@ L’équipe Low Tech Lab, Corentin de Chatelperron à gauche
L’aventure a commencé en 2013 lorsque Corentin de Chatelperron et des amis créent l’association Low-tech Lab, et commencent leurs recherches sur des innovations durables. Deux ans plus tard, ils rachètent un catamaran à Concarneau et partent à la rencontre des inventeurs écolos du monde entier. « Au début, nous cherchions plutôt des solutions pour des gens qui vivent sous contraintes en raison de l’eau, du climat etc. Et on s’est rendus compte que beaucoup d’inventions pouvaient nous intéresser pour des modes de vie plus sains et durables ».
La vie sur un bateau n’a pas été de tout repos, à tous les points de vue. « C’est très fatigant de bouger autant, et aussi cela rend anxieux de voir tous les problèmes sur Terre : la pollution, la malnutrition, l’accès à l’eau. Mais il existe aussi plein de solutions pratiques. »
@ Sidonie Frances – Low-tech Lab
Sur le bateau, on peut retrouver toutes les inventions que les membres de l’équipage Low-tech Lab ont utilisées au cours des années : une volière de mouches soldats noires, trouvée en Malaisie, et dont les larves mangent les déchets organiques, une mini-ferme de grillons, une culture de spiruline (micro-algue), un four solaire etc.
L’équipage a réussi à se faire connaître et à diffuser ses innovations sur des médias réputés : une série de mini-vidéos pour Brut, et 25 films de 30 minutes pour Arte. Les vidéos sont traduites en plusieurs langues, et le Français cherche d’ailleurs une plateforme anglophone pour diffuser ce contenu en anglais. Grâce à l’expédition Nomade des Mers et Corentin de Chatelperron, le mouvement low tech a aussi fait des émules en France et en Europe. « On a accompagné une centaine de jeunes qui sont partis en voyage chercher des innovations, mais aussi des associations locales en France. »
À quelques semaines de la fin du périple, c’est l’heure du bilan. « Le voyage devait durer trois ans au départ et aura duré plus de six au final. J’ai habité dessus quasiment tout le temps, ça va faire quelque chose de passer le Port de Concarneau ». Corentin de Chatelperron est partagé entre l’urgence écologique et l’optimisme des innovations. « Il y a un gros contraste entre les côtes affreuses et les espaces naturels magnifiques qu’on a vus au long du voyage, mais aussi des gens super investis. Toutes ces technologies nous donnent de l’espoir ».
Vous pourrez retrouver l’équipage du Low-tech Lab et visiter le Nomade des Mers au One15 Brooklyn Marina les vendredi 29 et samedi 30 avril prochains. Contacter en avance Corentin de Chatelperron : [email protected]