Clarice Gaubil, « la grande soeur » et Delphine Magnier « la petite soeur », se sont lancées dans l’aventure entrepreneuriale, voilà deux ans. À San Francisco, les deux Marseillaises ont fondé Les Cook’ettes, une entreprise de catering spécialisée dans les cocktails et les happy hours. Mais avant d’apporter leur « touche française » aux événements de la baie, les deux entrepreneuses avaient deux métiers bien différents.
Clarice Gaubil a posé sa valise pour la première fois dans la Fog City, en 1995. Jeune mariée, elle finissait sa thèse en biologie moléculaire des vaisseaux. « J’avais décroché un post doctorat à UCSF et mon mari venait monter une filiale aux États-Unis, se souvient-elle. Nous voulions rester deux ans. C’était au moment de la bulle internet. Nous sommes restés sept ans. »
Pendant ces sept années à San Francisco, Clarice Gaubil a mis au monde trois garçons, aujourd’hui âgés de 20, 18 et 15 ans. « J’étais home and family manager, lance-t-elle dans un sourire. J’ai aussi écrit un livre de cuisine destiné aux Américaines afin de leur montrer que la cuisine française n’est pas réservée aux restaurants trois étoiles ! »
Réunies à San Francisco
De retour en France en 2001, Clarice Gaubil s’intéresse à l’œnologie. Onze années s’écoulent quand vient l’envie de revenir à San Francisco en 2012. Entre temps, sa soeur, Delphine Magnier s’est installée dans la baie. « Je suis arrivée en 2007. Je travaillais pour eBay France et j’ai eu l’opportunité de venir à San Francisco pour être CFO d’une filiale d’eBay, retrace la cadette des Cook’ettes. En 2011, j’ai décidé de faire un break. »
Animée par l’envie d’entreprendre, Delphine Magnier propose à sa grande soeur, à peine revenue à San Francisco, de « monter un business autour de la food ». Passionnées de cuisine depuis l’enfance, les deux soeurs laissent mûrir le projet pendant une année. « Notre grand-mère, toujours là à bientôt 105 ans, nous a inspiré pour notre gâteau au chocolat », confient-elles avec un zeste de gourmandise.
Le goût du catering
Après avoir testé le catering « à titre amical » – mais avec succès – Les Cook’ettes voient le jour en janvier 2015. « Nous nous sommes spécialisées dans les hors-d’œuvres, explique Clarice Goubil. Lors des cocktails ici, il n’y a pas vraiment de juste milieu. Soit des barquettes en alu avec des quesadillas, soit des préparations haut de gamme. » Entre la barquette en alu et le plat en argent, leurs bouchées apéritif sont « abordables toutes en restant chic ».
Le baptême du feu a lieu en mai 2015. « Nous avons été appelées pour préparer le brunch du fundraising d’Hillary Clinton à San Francisco », raconte Delphine Magnier. Nous avons presque cru que c’était une blague ! »
Depuis leur cuisine partagée située à San Mateo, les Cook’ettes concoctent, entre autres, verrines de gaspacho, veloutés de courge au lait et brochettes de quinoa aux épinards. Elles interviennent dans de nombreux événements de la baie, aussi bien auprès de la communauté française que chez Google ou Y Combinator.
Derrière les fourneaux, les deux Françaises se disent « très complémentaires ». « Clarice était chercheuse, elle est plus dans la créativité, c’est elle la vraie cheffe en cuisine », analyse Delphine Manier qui se dit « plus rationnelle et opérationnelle ». À l’avenir, Les Cook’ettes souhaitent embaucher, avoir une cuisine rien qu’à elles et pourquoi pas se tourner vers le retail.
Si leur reconversion était à refaire, les deux cheffes remettraient le couvert. La petite soeur « encourage tout le monde à le faire », tout comme l’aîné qui salue « l’énergie incroyable » de la région où « les gens n’hésitent pas à donner leur chance aux nouveaux ! ».