Try the World est né à New York en 2013, sorti de la tête du Français David Foult et de l’Américaine Kat Vorotova. Deux passionnés de voyage et de “food” qui se sont rencontrés à Columbia.
Leur idée: proposer par abonnement des boites contenant des produits du monde entier et ainsi faire voyager les Américains dans leur assiette. A l’intérieur: des sauces pour couscous du Maroc, de la crème de marrons de France, du curry thaïlandais… Le tout sélectionné en personne par un membre de l’équipe auprès de petits producteurs et artisans. Aujourd’hui, la start-up propose également des produits à l’unité sur son site et la marque est présente dans certaines boutiques.
En quatre ans à peine, Try the World a explosé sur le marché de la nourriture éthnique aux Etats-Unis, passant d’un chiffre d’affaires de 450.000 dollars en 2014 à 14 millions de dollars l’année dernière, grâce à des levées de fonds de 5.8 millions de dollars. La start-up emploie maintenant 30 personnes à New York. Pour French Morning, David Foult nous explique comment lui et sa partenaire, Kat Vorotova, gèrent ses équipes.
1/ Comment travailler ensemble dans une équipe multiculturelle
Dans les effectifs de Try the World, on compte une dizaine de nationalités différentes: Américains, Français, Indiens etc… “La règle d’or qui compte beaucoup pour nous, c’est que tout le monde parle anglais”, explique David Foult. Pas question donc pour la petite dizaine de Français de commencer une discussion à la machine à café dans leur langue maternelle. “On est chauvin, on aime notre langue mais si on commence, ça créé une tour de Babel et ça exclut les autres“. D’après le co-fondateur de Try the World, c’est le travail en équipe qui en pâtit. “On vit en Amérique, il faut des symboles communs, un socle commun“. Résultat: un gentil rappel à l’ordre quand le naturel l’emporte. Pour créer un esprit d’équipe, la start-up franco-américaine applique aussi une méthode qui a déjà fait ses preuves: le team building. Une fois par mois, la responsable des ressources humaines (dont l’autre intitulé de poste est “happiness manager”), organise une soirée à thème. “L’idée est de créer une dynamique, le sentiment d’appartenir à un groupe et de partager des valeurs“.
2/ Comment gérer les différences de management: français et américain
Une Américaine, un Français: les fondateurs de Try the World ont chacun leur culture et leur façon de voir les choses même s’ils partagent de nombreux points communs. “Je suis fasciné par les différences en terme de management“, reconnaît David Foult. “Ici les enfants grandissent en apprenant à prendre la parole en public et à être écoutés“. Respect, sacralité de la parole, pensée positive côté américain, estime-t-il, quand la culture d’entreprise française est plus directe. “Ici, en réunion, personne ne coupe la parole et les réflexions sont toujours positives même quand elles sont nuancées. En France, on est cartésien, il faut être efficace et ça peut générer beaucoup de conflits“.
David Foult lui, essaie, avec sa co-fondatrice américaine, de mêler les deux traditions pour tirer le meilleur de chacune. Difficile de parler de différences culturelles sans tomber dans les clichés, mais selon le chef d’entreprise une autre différence significative réside dans l’autonomie des salariés. “Les Américains sont habitués à avoir une tâche à accomplir. S’ils sont confrontés à une situation nouvelle, ils vont demander que faire. Les Français sont plus indépendants, ils sont plus inventifs et n’ont pas peur de prendre des initiatives“.
“On a tous à apprendre de l’autre pour travailler bien et en équipe“, conclut-il.
3/ Un bon recrutement
C’est une des règles d’or pour toute entreprise, et notamment pour les start-ups qui ont encore moins les moyens d’échouer: trouver la bonne personne pour le bon poste. “Aux Etats-Unis, le recrutement est très fluide, explique David Foult. Notre chargée des ressources humaines poste les annonces sur cinq ou six plateformes. On collecte les CV ensuite“. Commence alors la phase d’examen des dossiers, pendant laquelle des centaines de candidatures sont étudiées par les équipes de Try the World. “En tant que start-up dans le domaine du voyage et de la gastronomie, on attire beaucoup“, reconnait le co-fondateur, qui n’a jamais eu de problème à trouver de nouveaux salariés.
Une fois cinquante parcours identifiés, Try the World demande à chaque candidat de plancher sur une étude de cas. “Avec les vingt qui ont passé cette épreuve, on a un entretien via skype et enfin on rencontre les dix derniers“. Un recrutement sérieux qui garantit à la jeune pousse un très haut niveau: “C‘est comme ça qu’on a trouvé des gens très talentueux et très motivés“.
4/ Comment gérer les départs ?
Si le recrutement est très fluide aux Etats-Unis, c’est aussi le cas des départs. “C’est très compétitif! Il y aura toujours quelqu’un qui partira parce qu’il a trouvé une meilleure offre, car il faut l’admettre, on est une start-up donc on ne peut pas rivaliser avec les grosses boites“. Aux USA, pas de mois de préavis comme en France pour laisser le temps à l’employeur de se retourner et de recruter un remplaçant: “Ici, la courtoisie veut qu’on se donne deux semaines, mais rien n’est obligatoire“, explique le patron en se remémorant le cas d’un développeur informatique arrivé un lundi et démissionnaire le lendemain parce que recruté ailleurs.
5/ Se séparer d’un collaborateur
Il arrive pourtant que, malgré le “screening”, le travail d’une personne ne convienne pas. “Pour éviter le licenciement, on donne des avertissements sous forme de feedbacks constructifs, explique David Foult. On explique à la personne ce qui est bien dans son travail mais ce sur quoi elle devrait s’améliorer. Au bout de trois feedbacks, si ça ne va pas mieux, on se sépare“. Un processus fluide et simple pour l’employeur. Trop parfois, reconnaît le fondateur de Try the World, dont la start-up ne pourrait pourtant pas supporter le poids administratif et légal d’un licenciement à la française avec préavis, indemnités et parfois prud’hommes. “Ce serait bien qu’il y ait un juste milieu car la fluidité, la facilité mène à la précarité“.
David Foult aimerait aussi que les patrons américains respectent les salariées enceintes. Car aux Etats-Unis, la durée du congé maternité dépend de l’Etat fédéral. Résultat: il est souvent très court (parfois deux semaines) et les mères ont rarement la possibilité de conserver leur salaire à 100%. “Nous avons dans notre équipe une jeune femme qui va avoir un bébé. Et elle nous l’a annoncé en marchant sur des œufs, se souvient David Foult. Alors que c’est une super récompense pour un patron“. L’employée de Try the World pourra donc partir quand elle le souhaite et pour trois mois, avec l’assurance de retrouver son poste. “Ça la motive aussi! Elle aura envie de revenir“. Un management que partagent les start-ups et les grands groupes comme Facebook ou Google.
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Les startups c’est bien et ça fait rêver, même pour les plus petites qui ont trouvé un segment spécifique en évoluant dans un marché moins compétitif, mais quand on a pas eu le privilège de faire Columbia, quand on a plus 25 ans, c’est quasiment impossible.
Le soucis dans un groupes de personnes de différentes langues c’est souvent l’incompréhension. Donc il faudra bien maîtriser le langage de l’autre. Les sites comme https://preply.com/fr/anglaise-par-skype , on peut avoir des cours d’anglais par skype qui sont donnés par de vrais professionnels. Ce sont pour la majeure partie des natifs de l’anglais.