Vous attendez un bus qui tarde à arriver. Votre application de covoiturage vous envoie alors une alerte. Une fois dans les transports, votre appli de news vous informe des dernières actualités. Le soir, vous recevez une notification de votre jeu sur smartphone…
Derrière ces envois millimétrés, il y a la société Connecthings. Fondée en 2007 à Paris par Laetitia Gazel Anthoine, l’une des pionnières du smartphone en France, l’entreprise s’est fait connaître dans l’Internet des objets en déployant des balises interactives sur des arrêts de bus, des gares ou encore des bancs publics.
Après avoir séduit près de 75 acteurs publics (notamment des villes, des opérateurs de transport ou des gouvernements), une trentaine d’acteurs privés et bouclé deux levées de fonds pour un total de 10,5 millions d’euros, Connecthings change de cap et s’attaque à une clientèle d’applications mobiles plus large. Son petit dernier : le système de localisation augmentée, Herow. « C’est Here and Now », précise la fondatrice, installée à New York depuis cinq ans.
Le principe : le système identifie la position des utilisateurs et observe ses habitudes pendant quelques semaines, y compris lorsque son application est éteinte. « Ce n’est pas simplement une latitude et une longitude que l’on donne, c’est bien plus riche que ça. On donne aux applications de la connaissance sur le contexte de leurs utilisateurs : maison, travail, gare, gym etc. », illustre Laetitia Gazel Anthoine dans les nouveaux locaux new-yorkais de Connecthings au cœur de Little Italy.
Une fois cette période d’apprentissage effectuée, « c’est à l’appli de décider comment elle veut utiliser cette information pour améliorer l’expérience, avoir plus de rétention et un meilleur engagement », poursuit la patronne de Connecthings.
Le tout avec l’accord de l’utilisateur, souligne-t-elle. « Toutes ces données connectées ne sont utilisées que par l’application elle-même. En aucun cas ne sont-elles partagées avec des tiers qui pourraient avoir un intérêt », promet l’entrepreneure.
L’enjeu derrière ce service : fidéliser les utilisateurs. « Souvent on télécharge des apps, on les oublie et, comme on n’a plus de place sur téléphone, on les désinstalle. Ça, c’est catastrophique pour les applications, explique Laetitia Gazel Anthoine. L’acquisition d’utilisateurs coûte épouvantablement cher. Sachant qu’au bout de 90 jours, sur les 100 qui ont téléchargé l’appli, il n’y en a plus que cinq qui l’utilisent », poursuit-elle.
Depuis le lancement d’une version bêta en avril dernier, une cinquantaine d’applications dont Le Cab, L’Oréal, BNP Paribas, Vodafone en plus de la plupart des clients historiques de Connecthings ont adopté Herow. La cheffe d’entreprise, à la tête d’une équipe de 50 salariés, dont cinq aux Etats-Unis, vise l’équilibre en 2019 et la rentabilité sur l’activité américaine en 2020.