Les soirées guitare au coin du feu, c’est fini. Mettez-vous donc à l’accordéon pour impressionner vos amis. Du mercredi 25 mai au jeudi 9 juin, la prestigieuse école française d’accordéon CNIMA (Centre National et International de Musique et d’Accordéon) proposera des formations et des concerts dans plusieurs villes américaines (New York, Philadelphie, Nouvelle-Orléans, Seattle et Los Angeles).
À l’origine de cette tournée : Kayla Allen, une Américaine de Shreveport (Louisiane) tombée amoureuse de l’instrument en 2016. « J’ai eu un coup de foudre, dit-elle. Comme beaucoup de gens, je ne prenais pas l’accordéon très au sérieux. Un jour, j’ai entendu un ami jouer. C’était superbe. Cela a effacé tous les préjugés que j’avais. C’est à la fois compliqué et beau. Le son est transcendant. Je suis devenue accro. La plupart des gens qui l’essaient le deviennent très rapidement. »
Mariée à un Français, l’écrivaine se rend régulièrement en France. Elle s’inscrit au CNIMA, « un petit trésor » dans le village de Saint-Sauves-d’Auvergne en Auvergne. Fondé en 1995, l’établissement de renom a formé quelques-uns des meilleurs accordéonistes tricolores. Il se targue d’avoir décroché, avec ses étudiants, un record de 128 prix aux grands concours internationaux, « loin devant les fameuses écoles d’accordéon d’Europe de l’Est ».
Kayla Allen s’est liée d’amitié avec les deux fondateurs de l’école, Jacques Mornet et son ancienne disciple Nathalie Boucheix, qui en est la directrice. En 2017, le premier lui a confié qu’il voulait retourner aux États-Unis, le pays où il a démarré sa carrière et gagné une coupe du monde d’accordéon avec un élève. Il n’en fallait pas plus pour que l’Américaine se mette en mouvement.
Le résultat : quatre masterclasses et un stage de quatre jours à l’Alliance française de la Nouvelle-Orléans. Les cours sont centrés sur une technique spéciale développée par le CNIMA. En effet, Jacques Mornet considère l’accordéon comme un instrument à vent et non comme une percussion, ce qui se traduit par une méthode de toucher et d’utilisation du soufflet particulière, mais aussi un positionnement du corps spécifique. « C’est une approche très sensible », résume Kayla Allen. Les formations sont ouvertes à tous les niveaux, mais les participants devront louer leur propre instrument auprès d’un commerçant. À Seattle, il peuvent s’adresser à Petosa; à la Nouvelle-Orléans, Big Squeezy Accordions; et à Philadelphie, Liberty Bellows. Autrement, ils peuvent assister aux masterclasses pour un prix réduit.
La tournée sera ponctuée de deux concerts, à Brooklyn le jeudi 26 mai et à Los Angeles le jeudi 9 juin. « L’accordéon a longtemps été vu comme ringard, mais un nombre croissant de jeunes en France et aux États-Unis manifestent de l’interêt pour l’instrument », poursuit Kayla Allen. Amélie Poulain n’y est probablement pas pour rien.
« J’ai un rêve : étendre l’école aux États-Unis, mais c’est un fantasme, glisse-t-elle. En tout cas, nous voulons faire connaître le CNIMA de ce côté de l’Atlantique, faire découvrir la méthode… Et faire en sorte que plus d’élèves viennent en Auvergne ! »
Tournée du CNIMA, du 25 mai au 9 juin
New York: le 25 mai (concert le 26), Philadelphie: le 28 mai, Nouvelle-Orléans (30 mai-4 juin), Seattle: 5 juin, Los Angeles: 9 juin