Le nom de Jean-Baptiste Barrière ne vous dit peut-être rien. Il est pourtant un virtuose de la musique créée sur ordinateur. En France, il a assuré la direction de la pédagogique à l’Ircam, le fameux centre de création musicale contemporaine, composé avec des grands noms de la discipline, remporté des prix…
Il s’est fait un nom dans le milieu aux Etats-Unis aussi. En 1988-1989, il prend une année sabbatique de l’Ircam et traverse l’Atlantique comme compositeur invité de l’Université de Californie San Diego. Il vient à New York en 2013-2104 en tant que compositeur résident du Computer Music Center.
Aujourd’hui, il est de retour aux Etats-Unis, à Houston cette fois-ci, pour lancer l’installation “Whispering Bayou“, dont le lancement aura lieu au musée d’art contemporain de Houston ce samedi 1er août. Objectif: souligner, grâce à une installation interactive mêlant sons et images, le rôle du Brays Bayou parcourant le Sud cosmopolite de l’agglomération de Houston.
« Les mouvements des visiteurs vont être analysés et déclencher une série de tâches musicales et visuelles. Je travaille autant l’image que la musique aujourd’hui, et dans mes projets personnels, je fais les deux. Mais là je me focalise sur l’intéractivité » explique le Français, lors d’une pause dans le travail intense précédant l’ouverture de l’exposition.
“Houston rappelle Marseille”
Jean-Baptiste Barrière s’est retrouvé embarqué dans “Whispering Bayou” grâce au professeur de musique américaine George E. Lewis. A la suite du séjour de Jean-Baptiste Barrière à New York, celui-ci lui a demandé de participer au projet développé par la cinéaste et productrice multimédia de Houston Carroll Parrott Blue.
Le projet constitue l’occasion pour ce Parisien pure souche d’apprendre à mieux connaître la quatrième ville des Etats-Unis. « Je m’étais déjà rendu à deux reprises à Houston l’année dernière, mais auparavant je ne connaissais pas du tout », avoue Jean-Baptiste Barrière. Or, « il semble se passer par mal de choses sur le plan culturel, d’après le peu que j’ai vu au cours de mes visites. Et c’est une ville énorme, à la diversité impressionnante, qui est intéressante à observer avec une perspective française. »
« D’ailleurs, depuis que je suis arrivé, on me demande souvent à quelle ville française on pourrait comparer Houston. Je ne pense pas qu’il y ait de comparaison possible, mais je pense à Marseille du fait de cette diversité. » Désireux de dupliquer le projet dans d’autres lieux, les artistes à la tête de “Whispering Bayou” envisagent d’ailleurs de l’installer dans la cité phocéenne. A suivre.