Portés par une vision innovante de l’entreprise, deux jeunes Français, Adrien Montcoudiol et Maxime Braud, débarquent à San Francisco pour présenter Mangrove. Un collectif de freelancers dans la tech (mais pas uniquement) où « bienveillance et entraide » sont les maîtres-mots.
Leur amitié commence à San Francisco. Adrien Montcoudiol et Maxime Braud se rencontrent il y a trois ans à Dolores Park. Étudiant à Sup de Co Paris, le premier profite de son année de césure pour expérimenter le nomadisme digital (un mode de vie qui consiste à travailler via internet tout en voyageant), tandis que le second est en échange à Stanford avec HEC.
L’an passé, alors qu’ils sont employés d’une plateforme de télévision à la demande basée à Paris, les deux Français démissionnent avec plusieurs autres collègues : « Le cadre de l’entreprise traditionnelle ne nous plaisait plus ».
L’émergence de Mangrove
En janvier 2016, Adrien Montcoudiol et Maxime Braud réunissent, avec trois autres cofondateurs, une quinzaine de freelancers, à Essaouira, au Maroc, pour tisser les lianes de l’écosystème Mangrove. « 89% des employés sont désengagés de leur travail, il y a une vraie déception de notre génération à l’égard des entreprises classiques, expose Adrien Montcoudiol. On a décidé de créer un collectif basé sur la transparence, la liberté, sans aucun niveau hiérarchique ».
Mangrove émerge d’un autre constat : celui de la solitude et de l’isolement des travailleurs indépendants. « Le souci en tant que freelance, c’est de ne plus avoir d’équipe et d’enchaîner les missions sans vision commune », déplore Maxime Braud.
Un écosystème sans contrainte
Pour donner une dimension collective au travail de freelancer, Mangrove « créé plein de liens entre les membres pour favoriser l’entraide et aider à structurer la vie de freelancer », poursuit Adrien Montcoudiol. Aujourd’hui, le collectif compte 90 « Mangrove friends », en France mais aussi dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis. Les freelancers les plus actifs gagnent leur vie en travaillant deux à trois jours par semaine sur leurs missions individuelles. « Le reste du temps, ils se consacrent à des projets collectifs au sein de Mangrove », détaille le développeur informatique.
Pour faire partie de l’équipe, « il faut remplir un formulaire en ligne, explique-t-il. Ensuite on discute par téléphone avec chaque membre potentiel pour s’assurer qu’il a le bon état d’esprit et partage les mêmes valeurs. »
Quand ils ne se retrouvent pas lors de séminaires de formation ou d’une retraite dans un lieu paisible pour travailler ensemble, les membres communiquent en temps réel sur la messagerie Slack, où un robot conversationnel nommé Rachid (mis au point par des développeurs de Mangrove) leur demande, chaque matin, s’ils vont bien.
En attendant d’avoir un bureau à partager dans la Fog City ( à Paris, les « Mangrove friends » peuvent se réunir à l’espace de coworking Liberté Living Lab), les deux Français comptent multiplier les aller-retour entre la capitale française et San Francisco. Car aux Etats-Unis, 34 % des travailleurs sont indépendants. Avant de partir « en retraite » à San Diego, début décembre, Mangrove organise le 30 novembre à San Francisco, une grande soirée de lancement baptisée : « La fin du travail tel que nous le connaissons ».
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Excellente initiative!