Un bar, deux cafés, un restaurant : depuis quelques mois, des Français ont investi Bushwick et surfent sur le renouveau rapide de ce quartier populaire de Brooklyn. Revue des adresses “frenchies” du nouveau Williamsburg.
Mominette, cuisine américano-bistro
Jean-Pierre Marquet a encore frappé. Installé à Brooklyn depuis 25 ans, cet ancien chef possède une boulangerie sur Court Street (Carroll Gardens), le restaurant Le Barricou et le bar à huitres la Maison Première à Williamsburg. Depuis novembre, son nouveau bébé se prénomme Mominette. Ce restaurant est installé dans la partie hipster et latino de Bushwick, à deux pas du parc Maria Hernandez.
« C’est un bistro français, mais très influencé par son environnement », décrit Tim Bern, Neo-zélandais, associé du restaurant. A la carte, les burgers et sandwichs côtoient les escargots à l’ail, l’onglet à l’échalote et la souple gratinée à l’oignon, à savourer avec un verre de Chardonnay ou de Sauvignon. Nous avons testé le brunch (omelette au chèvre, œufs pochés à la florentine) : la qualité des produits est excellente, et le chef mexicain donne un tour épicé à l’ensemble.
Décorée à la va-vite façon brasserie Belle Epoque, la salle était pleine à craquer, les brouhahas couverts par une musique soul des années 50. Accoudés au bar, les jeunes du coin sont aussi venus pour les cocktails maisons : le dimanche, le Bloody Mary est servi dans d’épais pots de verre, les deux pour huit dollars.
Deux réalisateurs aux manettes du « Bizarre Bar »,
Depuis trois ans, c’est leur projet, aussi important qu’un film. Jean-Stéphane Sauvaire et Grégory Baubeau, deux réalisateurs français, ont ouvert en janvier leur « Bizarre Bar », dans une vieille maison en bois à Bushwick. Le scenario est le suivant : Jean-Stéphane Sauvaire recherchait un lieu de tournage pour un remake des « Enfants Terribles » de Cocteau. Le réalisateur de « Johny Mad Dog » (film sur les enfants soldats en Afrique, primé en 2008 à Cannes) tombe sur cette maison semi-abandonnée. C’est le coup de foudre.
Cocteau tombe à l’eau, mais Jean-Stéphane Sauvaire achète le bâtiment pour le convertir en bar. Il entraine dans son aventure Grégory Baubeau, rencontré à New York, où il vit depuis dix ans. Monteur et réalisateur, ce dernier a travaillé avec Alain Chabat. Le script mentionne que par, pur hasard, les deux cinéastes, la petite quarantaine, sont originaires de deux villages du Gard distants de quelques kilomètres.
L’ouverture du bar a nécessité une longue préparation : « Cela a pris trois ans pour acheter la maison, négocier avec les anciens propriétaires, retaper l’ensemble », explique Gregory Baubeau. Côté décor, le style est hybride, entre le vieux saloon et la maison hantée, avec faux squelettes, christs baroques, lustres en cristal et lampes victoriennes chinées chez les antiquaires de Bed-Stuyvesant.
Jean-Stéphane Sauvaire et Grégory Baubeau, qui habitent au-dessus de leur bar, ont choisi le nom du « Bizarre bar » en hommage à la bande d’Andy Warhol, qui investissait un café éponyme dans le West Village. « Nous allons inviter des DJ, des groupes de musique. Il y aura des expositions, des projections, du burlesque », annonce Grégory Baubeau.
Quand les beaux jours reviendront, le terrain attenant sera aménagé en terrasse, et on pourra y manger. En attendant, on peut choisir parmi la dizaine de cocktails bizarres composés par les propriétaires, notamment à base d’absinthe.
Pistou et open mic à l’Ange Noir
Vanessa et Enguerrand Pacini possédaient un café et une épicerie au centre-ville de Nice. Fin 2011, ils ont tout plaqué pour recommencer leur vie à Brooklyn, avec leur fils de 4 ans. Objectif : monter un café. L’Ange Noir a ainsi ouvert en mai 2012, dans la partie la plus industrielle de Bushwick, près de la station Morgan Avenue. « Nous avons eu le coup de foudre pour ce coin bizarre, à moitié abandonné, et pourtant plein de jeunes, d’artistes, et où éclosent de nouveaux projets », explique Vanessa Pacini.
L’intérieur de l’Ange Noir est typique des cafés branchés de Brooklyn : parquet, murs en briques et meubles de brocante dépareillés. Et si la carte est bien locale (bagels, muffins, salades), Vanessa Pacini concocte elle-même un pistou. « Nous utilisons beaucoup l’ail et l’huile d’olive. Nous proposons aussi des croissants et des pains au chocolat. » En journée, les jeunes du coin viennent poser leur Mac à l’Ange noir. Le soir, on y vient écouter des groupes, participer à des « open mic » ou à d’étranges soirées cartomancie.
L’Athom Café sert des croissants chauds
Sous les rails bruyants de la ligne JMZ, le long d’un boulevard peu avenant à la frontière de Bushwick et de Bed-Stuyvesant, un petit oasis de calme sert tous les matins des croissants chauds. Ceux-ci sont réalisés par Jérôme Douay, 37 ans, ex-comptable parisien, qui s’est installé dans ce quartier “avant tout parce que le loyer n’était pas cher“. “C’est mon père, qui tenait un restaurant à Paris, qui m’a appris la cuisine“, raconte-t-il.
Passez la première pièce, sans intérêt : au fond se trouve une salle colorée avec livres, jeux de société et canapé. Les habitués amènent leurs ordinateurs et dégustent des muffins, carrot cakes ou gâteaux « banane Nutella ». Tout est fait maison.
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Toutes ces adresses sont aussi tentantes les unes que les autres. Tres Pressees de les visiter. Parlant de Bedstuy, pas tres loin, une autre addition au developpement du quartier: Little Beny’s: 352 Malcom X avenue. A cote de la sortie du metro: Utica Avenue. Cafe-Croissanterie/Patisserie-Pizzerria. Tout est fait maison et c’est succulent. Par ailleurs, service impeccable dans un decor charmant et chaleureux. Jardin a venir au printemps.
PS: Pardonnez le manque d’accent, mais je tape d’un ordi “QWERTY”! Pas fort l’explication, mais ceux qui le vivent tous les jours comprendront;-)!
Bonne fin de soiree a tous!