Révélé au grand public lors de la dernière édition de la Star Academy, Joël Bouraïma, dit « Coach Joe », vit à Los Angeles depuis 2015 où son métier de coach privé l’a conduit à collaborer avec les plus grandes célébrités, Kanye West et Kim Kardashian parmi eux. Un parcours étonnant, pour ce gamin de banlieue, qu’il raconte dans son premier livre, Toujours tout donner aux éditions Talent Sport.
« J’ai toujours eu envie de travailler dans le sport, raconte Joël Bouraïma, originaire de Saint-Cyr-l’École, dans les Yvelines. Je rêvais d’être prof de sport, et j’ai dû me battre pour réaliser ce projet. L’administration scolaire avait décidé de m’envoyer en CAP BEP Vente, pensant que je n’avais pas le niveau pour aller en filière générale. J’ai finalement cru en moi, passé le BAC, enchaîné les petits boulots et réussi à m’inscrire à la faculté d’Orsay où j’ai suivi le cursus de professeur de sport. »
Si le métier de professeur le déçoit rapidement, « l’engouement très faible des élèves pour la discipline m’a rapidement démotivé », avoue-t-il. Joël Bouraïma alors trouve sa voie dans une Licence dédiée aux « métiers de la forme ». « Au milieu des années 2000, le coaching sportif, inspiré des États-Unis, commençait à se développer en France, poursuit-il. J’ai d’abord commencé à travailler pour des entreprises spécialistes des team-building et suis parti en Australie une année pour parfaire mon faible niveau d’anglais qui m’empêchait d’évoluer. Un gros challenge qui m’a permis de m’ouvrir à une autre culture, d’apprendre sur moi, de cibler ce que je voulais vraiment faire. »
Rentré en France, il surfe sur le succès des ateliers de Power Plate en pleine vogue alors, et devient coach privé dans la salle de sport huppée L’Usine. « C’est là que j’ai commencé à entraîner plusieurs célébrités, Omar Sy, Gad Elmaleh, Leïla Bekhti… et que j’ai fait la rencontre de Steve Guttman, un riche marchand d’art américain qui voyageait régulièrement à Paris. C’est lui qui m’a proposé de rencontrer Kanye West qui passait beaucoup de temps à Paris. J’ai commencé à le suivre dans tous ses déplacements, à m’occuper de sa famille, de son épouse Kim Kardashian, et passais de plus en plus de temps à Los Angeles. »
Après deux années de vadrouille à suivre la famille dans le monde entier, Joël Bouraïma obtient de Kanye West un visa pour s’installer à Los Angeles. Sa femme et ses deux enfants, alors âgés de 3 et 7 ans, le suivent. « J’étais tombé amoureux de Los Angeles la première fois où j’y ai mis les pieds, poursuit le coach. Je retrouvais les bonnes vibes de Sydney où j’avais passé un an. L’idée de passer de la ville à la plage rapidement et l’ambiance relaxée m’avait séduit. On s’est installé à Woodland Hills dans un premier temps avant de déménager à Calabasas. »
Coach attitré des Kardashian, le Français, prudent, voit plus loin et développe sa structure de coaching privé. « Dans ce genre de vie, il faut apprendre à faire le distinguo entre la vie des célébrités et votre propre vie, dit-il. Et surtout garder les pieds sur terre. » Au fil des mois, anonymes, businessman, agents du cinéma lui font confiance et rejoignent sa clientèle. Lui fait sa vie, inscrit ses enfants dans les écoles américaines et devient la référence du coaching.
Un statut qui pousse Endemol France, la société de production de la Star Academy, à contacter le coach pour faire partie du casting de sa nouvelle édition. Joël Bouraïma signe pour la nouvelle saison qui connaît alors un carton d’audience. « C’est drôle de réaliser qu’il a fallu attendre mon parcours aux États-Unis pour pouvoir percer et me faire remarquer en France, ajoute Coach Joe. J’aime mon pays mais on a trop tendance à vous enfermer dans une case et à vous fermer des portes. »
Ce mercredi 3 mai sort son premier livre, Toujours tout donner. « Un nouveau projet qui me permet de porter un message positif aux jeunes, dit-il. Ouvrez votre esprit, bougez-vous, n’ayez peur de rien. Quand j’étais petit, je rêvais de l’Amérique, les sportifs et les musiciens américains me faisaient rêver. Aujourd’hui, avec ce livre, j’espère inspirer les enfants. Montrer qu’un gamin de banlieue, français, avec de la niaque, peut changer le cours de sa vie et connaître le succès. »