Le thriller psychologique de Philippe Le Guay, « L’Homme de la Cave » (« The Man In The Basement »), basé sur une histoire vraie, est désormais en salle aux États-Unis. Il avait été projeté à Los Angeles et à New York le vendredi 27 janvier pour la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, avant sa sortie nationale.
L’histoire glace le sang. Simon Sandberg, un architecte parisien juif (Jérémie Renier) vend la cave inutilisée de l’appartement dans lequel il vit avec sa femme (Bérénice Bejo) et sa fille, à un ancien professeur d’histoire apparemment normal et bien élevé, Jacques Fonzic (magistralement interprété par François Cluzet,). Mais lorsque l’homme s’installe dans la cave, sa vie secrète surgit. Le couple apprend que leur «voisin» de la cave a été banni de la profession pour avoir, entre autres, remis en question la Shoah. Lentement et méthodiquement, ses convictions radicales d’extrême droite sur le judaïsme et les théories du complot s’emparent de l’existence même de Simon, le poussant à imaginer le pire pour expulser l’homme. Toute la vie du couple et de leur fille adolescente se trouve bouleversée.
Philippe Le Guay a mis dix ans à finir son scénario, inspiré de ce qu’ont vécu deux de ses amis proches. Un couple juif a effectivement vendu sa cave, sans le savoir, à un néonazi qui s’y est ensuite installé. L’expulsion de l’homme a pris deux ans, à l’issue d’une très lourde procédure. Et puis pas facile d’évoquer l’horreur du négationnisme le temps d’un long-métrage. Le réalisateur a pourtant réussi à le faire d’une façon subtile (les mots les plus abjects sortent de la bouche de ceux que le négationniste côtoie et manipule), ce qui rend la situation d’autant plus étouffante. Avec un François Cluzet remarquable.
Le film est distribué par Greenwich Entertainment aux États-Unis.