Une femme blanche qui, le temps d’une représentation, se transforme en homme noir pour dire les vérités liées à la ségrégation dans le sud des Etats-Unis pendant les années 1960. Voilà le tour de force de Clémentine Célarié pour sa pièce « Dans la peau d’un noir », présentée à San Francisco et Los Angeles les 14 et 17 mai.
Tirée du livre « Black Like me » du journaliste américain John Howard Griffin (1961), la pièce est une claque. Le livre raconte les quelques semaines de la vie de l’auteur pendant lesquelles il a décidé de « devenir noir » pour comprendre comment était traitée la population afro-américaine à l’époque. A l’époque, des Américains scandalisés par cette expérience sont allés jusqu’à simuler sa pendaison à l’aide d’une poupée à son effigie. « Ce qui m’a frappé lorsque j’ai lu le livre, c’est que cet homme a vraiment risqué sa vie », raconte Clémentine Célarié. Sa mère lui a donné « Black like me » lorsqu’elle avait 14 ans.
Et si le sujet l’a tout de suite attirée, c’est sûrement parce que Clémentine Célarié entretient une relation très forte avec l’Afrique : « ayant grandi au Sénégal, mes parents m’ont élevée dans le respect absolu et l’idée de richesse chez un peuple différent. J‘ai une grande empathie, bête, idiote, instinctive pour quelqu’un qui a la peau noire car je vais y retrouver un signe extérieur qui me ramène à mon enfance », analyse-t-elle.
Elle raconte aussi avoir eu du mal à prendre de la distance par rapport au récit. « La première année, j’étais très émue, confie-t-elle. Quand mon personnage pleure sur scène, c’est le seul moment où je peux pleurer moi aussi » concède-t-elle.
Clémentine Célarié avoue avoir réfléchi à deux fois avant de se lancer dans ce défi. « La maturité fait qu’on se donne la permission d’entreprendre des choses même si elles sont loin de nous ». Sans compter que même si le sujet est sérieux, il n’y a pas de dimension moralisatrice dans le propos. « Ce spectacle est une main tendue et non un doigt qui pointe, il n’est jamais question de jugement, il raconte simplement comment les choses se sont passées pour lui ».
Très impliquée dans le projet, qu’elle a présenté au Festival d’Avignon 2011 en avant première, Clémentine Célarié voit encore plus loin : « actuellement, j’ai deux rêves : rencontrer les enfants de John Howard Griffin et pouvoir jouer la pièce à la Nouvelle Orléans, ça serait vraiment génial! s’enthousiasme-t-elle. Si quelqu’un pouvait lire cet article et me proposer de faire une représentation là-bas… » A bon entendeur!
0 Responses
Aucun intérêt! même en France elle n’intéresse personne.
Vous rigolez ou quoi ?? Clémentine Célarié à joué Dans la peau d’un noir deux années de suite au Festival d’Avignon à guichet fermer et cette année elle est en tournée dans toute la France ainsi que d’autres pays et la pièce marche très bien ! Donc avant de dire des conneries on se renseigne…