C’est un voyage qui n’a failli pas se faire. Reporté une première fois en juillet pour cause de remaniement ministériel, le départ a été une seconde fois retardé jeudi soir en raison de la tempête Ciaran. Mais une fois assuré que les routes et rails de France avaient tenu bon sous les rafales de vent, Clément Beaune a pu s’envoler vendredi pour la côte Est des États-Unis. Objectif, précise le ministre délégué chargé aux Transports : « répondre à l’invitation » de son homologue américain Pete Buttigieg et parler de « la France qui va bien. »
À commencer par les entreprises françaises qui s’exportent. À peine le pied posé à New York, Clément Beaune est allé découvrir le téléphérique entre Manhattan et Roosevelt Island que le groupe isérois POMA avait totalement rénové il y a 13 ans et qui l’entretient depuis (la même entreprise qui a lancé Téléo à Toulouse l’an dernier et qui inaugurera Téléval dans le Val-de-Marne l’an prochain). Le ministre s’est également adressé aux entrepreneurs et investisseurs du Transtlantic Leaders Forum de FrenchFounders au siège de la banque américaine Goldman Sachs avant d’achever sa première demi-journée américaine avec la communauté française à la Villa Albertine. Clément Beaune a pris le temps de prendre le pouls du moral des expatriés alors qu’un feu d’artifice éclatait de l’autre côté de la 5e Avenue, dans Central Park, en honneur des participants du marathon de New York.
Clément Beaune n’aura pas le temps de venir soutenir les coureurs tricolores dimanche. Quand ces derniers fouleront le pont de Verrazano, le ministre grimpera dans un train pour Washington. Avant de tester l’efficacité du réseau Amtrak, il aura visité la veille l’un des deux terminaux à conteneurs rachetés récemment par la CMA CGM dans le port de New York-New Jersey. Ce sera d’ailleurs l’un des sujets de conversation avec Pete Buttigieg à Washington lundi matin. Le secrétaire des Transports de Joe Biden l’avait invité après leur première rencontre à Montréal l’an dernier.
Les deux jeunes quadras – ils n’ont que 5 mois d’écart – parleront essentiellement des projets d’investissements prévus dans le plan Infrastructure Investment and Jobs Act, précise le ministre, ce plan très ambitieux de 1.200 milliards de dollars adopté en 2021 pour rénover et construire des routes, ponts, améliorer les transports publics, créer des bornes pour voitures électriques et développer le réseau Internet à haut débit. De quoi prendre des idées mais aussi « expliquer la France, être positif » assure encore Clément Beaune, visiblement déterminé à défendre le savoir-faire des entreprises françaises auprès de son homologue américain.
Clément Beaune achèvera son séjour dans la capitale fédérale en évoquant les relations transatlantiques et la politique de décarbonisation dans les locaux de l’Atlantic Council, puis à l’université George Washington lors d’une conférence d’une heure devant les étudiants américains. Il ne sera certainement pas question uniquement de COP28 alors que le conflit au Proche-Orient met les campus américains sous tension. L’occasion aussi pour Clément Beaune de parler des jeux olympiques de 2024 à Paris, « un tremplin supplémentaire, dit-il, pour dire ce qu’est la réussite française », et qu’il ne devrait pas manquer de promouvoir sur CNN dimanche soir.