Il y a plusieurs choses qui surprennent les interlocuteurs de Clarisse Berranger, la nouvelle directrice de la chambre de commerce franco-américaine de Los Angeles. Elle est une jeune femme de 24 ans, qui mesure 1,90 mètre. Aussi, elle a joué en équipe de France de basket…
Originaire des Vosges, Clarisse Berranger a le challenge dans la peau. “Je suis partie de chez moi à 13 ans pour un centre de formation à Annecy, puis j’ai été à Valenciennes”, résume-t-elle, précisant avoir fait ensuite trois saisons à Bourges, et autant à Limoges, ainsi qu’en équipe de France jeune (de 16 à 18 ans).
Mais ses passes décisives vont l’amener plus loin. “J’étais consciente qu’il fallait étudier, que la ligue féminine de basket n’avait pas les moyens financiers”, se souvient-elle. Après une licence en communication, direction la Caroline du Nord en 2015 pour un Master en politique internationale à Wake Forest University. “Aux Etats-Unis, c’est plus facile”, clame celle qui partageait son temps entre les études et les terrains de basket. “A la différence de la France, les Américains comprennent les sacrifices des sportifs, les valorisent. Et ils aménagent votre emploi du temps.”
Et pourtant, une fois diplômée en mai 2017, la joueuse qui évoluait en position d’intérieur décide de ne pas faire carrière dans le basket. “Je n’avais pas envie de finir comme les autres basketteuses, alors que je vivais pour ça, avoue-t-elle. “Elles sont baladées d’un club à l’autre. Elles n’ont ni enfant, ni petit ami, ni carrière quand elles prennent leur retraite.”
Elle se met alors en mode attaque, et postule à tout va. Une tactique concluante puisqu’elle est recrutée à la FACC après quelques mois de recherche. Dans son poste actuel, qu’elle occupe en remplacement de Samuel Loy, elle aura à travailler avec une équipe plus grande que sur les parquets de basket. L’organisation de promotion des entreprises françaises à Los Angeles compte 150 membres, de la grande banque au petit salon de thé.
Aujourd’hui, Clarisse Berranger se sent comme un “agent de basket, mais pour les entrepreneurs”. “Il y a beaucoup de similarités entre le monde du sport et celui des affaires”, fait-elle remarquer. “On est face à des challenges, de la compétition, et mon équipe est composée d’entrepreneurs français. J’aborde les événements que l’on organise comme des matches.”
Mais le basket ne l’a pas abandonnée : malgré son temps plein, Clarisse Berranger trouve le temps d’aller à sa salle de sport, tous les soirs, disputer des matches avec des joueurs rencontrés par hasard. “Je suis leur mascotte.”