Un an à peine après son lancement en Amérique du Nord, Cinessance cesse son activité. Un bref communiqué envoyé aux utilisateurs le mardi 29 novembre a annoncé la fermeture de la plateforme dédiée au cinéma français le 1er décembre. Lancée en novembre 2021, comme une offre de complément aux grandes plateformes telles Netflix ou Amazon, Cinessance avait pour ambition de conquérir un public francophone de 13 millions de Francophones aux États-Unis et au Canada, et envisageait même de s’étendre à d’autres régions si le succès était au rendez-vous.
Clément Monnet, créateur de Cinnesance, a dû se résigner à écourter l’aventure de la plateforme, faute de moyens pour soutenir cet ambitieux projet : « Nous avions levé des fonds, mais pas suffisamment pour investir dans le marketing de la plateforme qui nous aurait permis d’attirer plus d’utilisateurs. Avec ces revenus, nous aurions pu acheter de nouveaux films et créer ce cercle vertueux qui aurait assuré notre pérennité. » Les 7000 utilisateurs, dont 2000 abonnés, n’ont pas suffi à assurer les rentrées d’argent nécessaires au fonctionnement de la plateforme, d’autant que certains nouveaux investisseurs, rendus frileux par le contexte économique actuel, ont préféré se rétracter.
Si Clément Monnet dit avoir tiré de nombreux enseignements de cette expérience, il exprime sans détour ses regrets par rapport aux utilisateurs de Cinéssance : « Je suis d’autant plus déçu de l’arrêt de Cinessance qu’il y avait un marché, et que la communauté francophone a répondu positivement au lancement de la plateforme. Malheureusement, le produit ne répondait pas aux attentes, en particulier quant à notre capacité d’ajouter régulièrement de nouveaux titres à notre catalogue. »
Si l’aventure Cinessance se termine prématurément, Clément Monnet prédit qu’il ne sera pas le dernier à essayer de promouvoir le cinéma hexagonal : « Je ne serais pas surpris de voir des grands groupes comme Paramount ou AMC développer une offre spécialisée dans cette niche. C’est vraiment tout le mal que je souhaite au cinéma français ! »