Pour admirer les dernières peintures de Claire Tabouret, il ne faut pas craindre de s’aventurer dans le dédale d’entrepôts et d’allées poussiéreuses du Art District. C’est dans l’un de ces grands bâtiments de briques que la Night Gallery -l’une des plus pointues à Los Angeles en matière d’art contemporain- expose (gratuitement) jusqu’au jeudi 29 mars « Moonlight shadow ». Dix-sept nouvelles toiles de l’artiste française, star internationale de la peinture figurative, qui, à 43 ans, vient d’être choisie pour réaliser les nouveaux vitraux de Notre-Dame de Paris.
Installée depuis 10 ans à Los Angeles, Claire Tabouret, dont les œuvres s’envolent à plusieurs centaines de milliers d’euros, signe sa troisième exposition solo sous la haute charpente de la Night Gallery. Dans cette série datée de 2025 (au moins une toile fait écho aux incendies de LA) l’artiste rompt avec sa palette habituelle, et s’empare de tons bleus, verts, violets ou bruns pour donner vie à un univers nocturne. Un monde onirique peuplé de portraits qui évoquent sa récente maternité, les nuits sans sommeil et le ravissement de l’enfance…
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On y trouve plusieurs autoportraits, dont une grande représentation d’elle-même, debout, berçant (ou allaitant) son enfant, semblant sortie de l’un de ses tableaux, son pantalon blanc de peintre maculé de tâches multicolores, comme pour revendiquer la perméabilité entre la mère et l’artiste. Dans un autre tableau répliqué à trois reprises, l’évocation de ses deux enfants, qui semblent assis dans une bouée flottant sur l’eau, le regard rêveur, touche par sa tendresse empreinte de nostalgie. Une parenthèse hors du temps, alors que d’immenses projets attendent la Française d’ici 2026.