La Galerie Richard Taittinger expose jusqu’au 30 janvier une exposition consacrée à un des artistes cheville ouvrière d’une opération qui a changé le rapport de New York à l’art, dans les années 1970: City Walls.
Nassos Daphnis (1914-2010) était un des maîtres de l’abstraction géométrique, célébré jusque dans les années 1970, notamment grâce au soutien du célèbre marchand d’art new-yorkais Léo Castelli. Avec une dizaine d’autres artistes new-yorkais, il a créé City Walls, une organisation dédiée à la création d’oeuvre géante d’art contemporain à travers la ville. « C’est une des initiatives les plus innovantes du XXè siècle ne matière d’art public, souligne le critique d’art Paul Laster. Ils souhaitaient revitaliser des parties de la ville en pleine déliquescence à l’époque (…). Leurs peintures murales ont joué un rôle important dans la revitalisation de ces quartiers comme SoHo ».
Au total, City Walls a sponsorisé plus 50 peintures murales à travers la ville, réalisés par 28 artistes. A la fin des années 1970, City Walls a été fusionnée avec d’autres organisations, pour devenir finalement le Public Art Fund, qui continue de jouer un rôle majeur dans la présence de l’art contemporain dans le paysage urbain new-yorkais.
Nassos Daphnis a lui créé trois peintures murales géantes, toutes disparues depuis. Mais le travail qu’il a fait pour créer ces oeuvres demeure. C’est ce que retrace l’exposition de la galerie Richard Taittinger, avec 19 tableaux, tous représentant les formes géométriques qui avaient assuré le succès de Daphnis à l’époque.
Fin 2023, une des peintures murales de Daphnis viendra orner un des murs d’Athènes, au musée d’art contemporain. L’artiste, américain né en Grèce, en avait rêvé toute sa vie, en vain. Le rêve va devenir réalité 13 ans après sa mort.