Les Fest-noz à Rennes, la valse en Autriche, le pop-rock indé californien… Dans chaque lieu où Anaïs De La Morandais passe, elle sait extraire les rythmes, accorder les musicalités.
A Los Angeles, depuis deux ans, sa chorale appelée les “Enchantés” répète couplets et refrains en français; travaille ses voix à Venice Beach.
Chaque semestre, les choristes se focalisent sur un thème (chants de Noël, la mer…). Au bout, il y a un concert. Le samedi 10 juin, ils présenteront “Belle Qui Tient Ma Vie”, à base de chansons à boire et de sérénades issues de la Renaissance. «Ce sont des chants très connus, même aux Etats-Unis, assure la Française. Chaque spectacle recèle des surprises, nous invitons des musiciens“. Le violoniste star Ambroise Aubrun – qui joue au LA Philarmonic – et le guitariste suisse Stefan Roos participeront au show.
La maman musicienne de 32 ans arrive à Los Angeles en 2014 pour suivre son époux américain. Auparavant, elle avait déjà connu l’expatriation, en Autriche. «J’y ai vécu sept ans, pendant lesquels j’ai suivi un programme de direction de choeurs.» Sur place, elle a également formé une chorale de francophiles, nommée Choralophone.
Dès 6 ans, la petite fille du Morbihan joue du piano et de la harpe. Elle s’oriente vers le trombone et intègre un groupe de salsa à l’université. Quant au chant, il s’est exprimé à l’époque des rébellions. Adolescente, elle se produit avec un groupe d’amies dans les Fest-Noz, des danses bretonnes traditionnelles, durant lesquels elle chante un répertoire folklorique; avant de poursuivre son parcours au Conservatoire de Rennes.
Une chorale ressuscitée
“Los Angeles est la ville du divertissement, mais il n’y a pas de programmes de musique dans les écoles publiques; alors que c’est ancré dans la culture française.”
Elle s’oriente dès son arrivée vers l’association Los Angeles Accueil – dont elle est aujourd’hui membre-, à la recherche d’une chorale. Mais elle ne trouve qu’un choeur à l’abandon depuis de nombreux mois. Elle remotive le noyau dur de réguliers qui avait l’habitude de chanter en différentes langues, tout en lui proposant de se concentrer sur la chanson française. “J’attends que le groupe mûrisse pour penser à un album, mais pourquoi pas ! Une fois que nous aurons affiner la matière sonore“.
Après avoir monté un choeur d’enfants pour une association aidant les personnes défavorisées à Santa Monica, elle a trouvé un emploi à l’école Clairefontaine (à Venice Beach), en collaboration avec le French Conservatory of Music. Elle travaille aussi avec l’école de langues France Exchange qu’elle aide à la création d’un conte musical. Pour cela, elle a fondé l’Atelier Musical, basé dans la South Bay, où elle dispense également des cours de piano et de chants. Los Angeles n’a pas fini de chanter.