A San Francisco, près d’un millier de personnes se sont rassemblées dans le quartier financier ce mercredi soir, en soutien aux victimes de l’attentat contre «Charlie Hebdo».
Soirée douce-amère dans la ville aux collines. Fixé quelques heures plus tôt via Facebook, le rendez-vous avait été donné à 19h, face au Consulat Général de France. Rapidement, les forces de l’ordre doivent étendre le périmètre de manifestation autorisé.
Sous l’oeil et les caméras des chaînes de télévision locales, les participants entonnent la Marseillaise, à plusieurs reprises, alternant avec des slogans comme «Je suis Charlie», «We are all French» et «Liberté!». Nombre de touristes – majoritairement francophones – rejoignent Kearny Street pour témoigner leur solidarité.
Visiblement très émue, une Française s’adresse aux participants: «Je suis venue soutenir la liberté de la presse et des journalistes. J’aimerais vous entendre, savoir pourquoi vous êtes venus ici et ce que vous êtes venus défendre.» La foule se montre timorée, recueillie. Une voix masculine s’y risque: «Parce que je suis triste!» D’autres confirment. L’émotion se partagera sans effusion de mots, ce soir. On entend «We are Charlie», parce qu’il faut briser le silence.
«Rentre hommage aux victimes, aux journalistes»
«J’ai pleuré toute la journée. Je mesure ma chance d’avoir grandi dans un pays libre, je suis fière d’être française, particulièrement aujourd’hui… et puis tellement triste d’être loin des miens ce soir. Je devais être là, avec mes compatriotes, des Belges aussi, cela fait du bien, je suis sous le choc», confie Aurélia Filato, professeur à Berkeley. Elle ne pourra retenir ses larmes bien longtemps.
L’organisateur du rassemblement, Stéphane Raṅgāya, s’étonne du succès rapide de l’appel lancé en pleine après-midi via les médias sociaux: «J’ai simplement créé cet événement Facebook, voyant d’autres événements ailleurs, mais rien à San Francisco où je vis depuis 5 ans. On a beau être expatrié, on garde toujours une attache profonde avec son pays d’origine, particulièrement lorsque celui-ci est attaqué comme aujourd’hui. Il me paraissait important de me retrouver ce soir avec mes compatriotes et les personnes qui partagent les valeurs attaquées.» Il s’agissait «de rentre hommage aux victimes, aux journalistes de Charlie Hebdo, mais aussi aux policiers français.»