Alors que la France observait une journée de deuil, jeudi, la presse américaine continuait de s’interroger sur l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo.
D’abord, le Wall Street Journal rappelle que c’est “l’une des attaques les plus meurtrières dans la capitale française depuis 1995, quand une bombe a explosé dans la station de métro Saint-Michel“. CNN mesure aussi la singularité de cet attentat. “Bien que l’Europe ne soit pas étrangère au terrorisme islamiste à l’heure d’Al Qaïda et maintenant l’EI”, rapporte la chaîne, il n’y avait pas eu d’attaque réussie “de loup solitaire” depuis longtemps.
Les médias américains déplorent unanimement l’attaque contre Charlie Hebdo, reconnu par beaucoup comme un symbole de la liberté de la presse. Le New York Times écrit que le journal représente une “part formidable de la tradition en France, qui déploie satyre et insolence sur les politiciens et la police, les banquiers et les religions de toute sorte“. La radio NPR admire le dévouement du journal, qui, “en dépit d’une attaque à la bombe en 2011 dans les locaux de Charlie Hebdo, de menaces continues et d’une sécurité permanente autour du bâtiment, (…) l’équipe de l’hebdomadaire n’a jamais ralenti la cadence“.
Le Daily Beast rappelle aussi que le journal “se moquait équitablement de tous“, des extrémistes au pluriel, quels qu’ils soient.
Du côté du New Yorker, on regrette déjà ces hommes qui “croyaient et vivaient de leurs valeurs d’une manière que peu d’entre nous ont déjà envisagé“. “Pour être courageux, écrit la journaliste, aucun d’entre eux n’avait besoin de saccharine” (un édulcorant artificiel). Pour le New Yorker, Charlie Hebdo se moque de “nos croyances en des choses folles“.
A contre-courant, Vox, tout en exprimant sa peine envers les victimes, souligne aussi que les dessins de Charlie Hebdo allaient parfois au-delà des limites. “Vous ne devez pas publier de dessins racistes. Ce n’est pas la liberté d’expression, c’est une question de politesse et de décence“.
La faute à qui?
D’autres médias tentent de remonter aux “sources” du problème. Le New York Times parle ainsi de militants ayant “intensifié les attaques contre les citoyens français“. Le journal explique ce changement par “la décision du gouvernement français de soutenir les Etats-Unis dans leur campagne aérienne contre les militants de l’Etat islamique, en Syrie et en Irak”.