Le 1er novembre, la Galerie Luxembourg & Dayan a inauguré la première exposition consacrée au sculpteur français César aux Etats-Unis depuis cinquante ans. Ironie de l’histoire, cette exposition a lieu à un bloc de la Galerie Saindenberg, où César avait exposé ses oeuvres en 1961. Quoique très connu en Europe et iconique en France, le sculpteur a mené une carrière des plus discrètes aux Etats-Unis.
Devant l’entrée de la galerie, un pouce géant en fonte de fer invite à pénétrer dans la galerie. Cette townhouse à l’atmosphère intime expose sur trois niveaux une vingtaine d’oeuvres du sculpteur, représentatives des évolutions conceptuelles majeures de sa création que sont les fameuses “compressions”, “expansions” et “empreintes humaines”.
Au rez-de-chaussée, une compression rouge, appartenant à une série d’oeuvres dénommée la “Suite milanaise”, attire tout de suite le regard. Elle a été réalisée à partir d’un modèle de voiture Fiat. “César ne s’est jamais vraiment intéressé à la couleur”, précise Stéphanie Busuttil-Janssen, présidente de la Fondation César. Mais dans cet ensemble d’oeuvres réalisé à la fin de sa carrière (1998), il a fait compresser plusieurs fois le même modèle de voiture Fiat, puis ces compressions ont été passées dans les chambres à peinture de l’usine Fiat de Turin. Les couleurs choisies par César parmi la gamme utilisée par Fiat sont “horribles pour des voitures mais très belles pour des oeuvres” s’amuse Stéphanie Busuttil-Janssen.
Aux deux étages supérieurs, on retrouve notamment des compressions réalisées en différentes matières (une mobylette, des compressions en plexiglas, toile de jute, velours côtelé etc), deux expansions (coulées lisses et dures de polyuréthane ou polyester, murales ou posées au sol), et quelques pouces en différents matériaux.
A Paris, Lanvin fait actuellement un clin d’oeil à cet évènement New Yorkais en exposant trois oeuvres de César dans ses vitrines de la rue du Faubourg Saint-Honoré.