L’emploi du temps est chargé. À peine le temps de profiter de Los Angeles début février qu’Axel Rigolle et Nicolas Jolly devaient se rendre à Phoenix dans l’Arizona. « On a eu la chance de rencontrer l’équipe des Phoenix Suns en NBA. L’idée était d’essayer de voir ce qu’ils proposaient en terme de technologie et d’innovation, et on n’a pas été déçus », explique Axel Rigolle.
Actuellement en année de césure d’un double master Innovation entre l’école des Mines et l’université Paris Dauphine à Paris, les deux étudiants ont décidé de parcourir les États-Unis pendant environ trois mois, à la rencontre des grands acteurs nord-américains du sport et de l’innovation, mais pas seulement. « L’Amérique du Nord est une région de référence. On veut prendre des bonnes idées sur ce qu’il se fait ici, que ce soit en terme de performance, de fan engagement, d’inclusivité ou d’accessibilité. Le deuxième objectif du voyage est de promouvoir les start-ups françaises. Nous avons rencontré plus de 150 acteurs du domaine avant de partir. Le constat, c’est qu’on ne manque pas de bonnes idées et d’initiatives en France, mais surtout de moyens ».
À quelques mois seulement des Jeux Olympiques de Paris, le timing était parfait pour ce voyage. Les deux jeunes hommes ont commencé par monter une association, l’Épopée Sportive, parrainée par l’ancien nageur tricolore Alain Bernard. Le roadtrip a débuté à Los Angeles, où Axel Rigolle et Nicolas Jolly ont pu visiter les universités de South California (USC), de Loyola Marymount (LMU), et le stade des Dodgers en MLB (Dodgers Stadium). De quoi prendre des bonnes idées. « La franchise des Dodgers avait du mal à contenir la violence devant son stade les jours de match. Finalement, ils y sont arrivés en installant tout un tas de jeux pour enfants devant l’enceinte », expose Axel Rigolle. « En ce qui concerne la fan experience, l’université d’Arizona State a développé une application qui permet de synchroniser tous les flashs des téléphones au rythme de la musique dans un stade. Ça fait son petit effet lors d’un événement sportif ».
Après Phoenix, les deux étudiants vont à San Francisco, berceau des nouvelles technologies. Ils espèrent ensuite obtenir un rendez-vous au siège de Nike à Portland, avant de parcourir la côte Est des États-Unis. Leur roadtrip se terminera par un passage au Canada à Montréal, Toronto puis Ottawa. « On a levé 20 000 € pour ce projet et on est soutenu par Business France. Le réseau français nous a permis d’obtenir quelques rendez-vous, sinon il faut se débrouiller tout seul ! », poursuit l’étudiant.
Si les entreprises de SporTech américaines dominent largement les levées de fonds à l’échelle mondiale, raflant plus de 50% du total des investissements entre 2017 et 2022, la France fait figure de bonne élève avec près d’un milliard de dollars levés en 2022. Parmi ces start-ups tricolores, Art Design Story et Move’N See sont toutes les deux partenaires de l’Épopée Sportive. La première réalise des œuvres mêlant art et technologie. Elle a par exemple réalisé un tableau pour le club de foot de Rennes (Ligue 1) qui s’active en réalité augmentée lorsqu’on le scanne avec un téléphone. Move’N See est la première entreprise à avoir développé une caméra en « auto-follow » à destination des sportifs. Elle permet de suivre automatiquement et de manière autonome un sujet mouvant. « Les deux start-ups sont déjà implantées aux États-Unis, et souhaitent continuer à s’y développer. Si on peut les y aider », développe Axel Rigolle.
Instagram will load in the frontend.
Après ce voyage de promotion de la SporTech française en Amérique du Nord, les deux étudiants espèrent organiser des conférences et discussions en France pour partager leurs découvertes. À plus long terme, ils ne seraient pas contre l’idée d’envisager une carrière dans le secteur. « Des expériences comme celles là permettent de se créer un réseau entre les deux pays, conclut Axel Rigolle. Alors pourquoi ne pas faire du conseil, peut-être, à l’avenir ? ».