Lundi 7 août, 7:30 am dans une école publique de la banlieue de Dallas. Benjamin et nous, ses parents, sommes conviés à un Meet & Greet en vue de sa rentrée en kindergarten deux jours plus tard. L’évènement est chaleureux et festif, on se prend en photo avec la mascotte de l’école, on salue la maîtresse qui nous reçoit avec un hug, on découvre avec stupeur le menu de la cantine qui liste les frites sous les légumes, et on finit la rencontre sur un speech de la directrice qui passe 10 minutes à nous parler de sa famille et de son équipe de football américain préférée.
Et bim! Les parents français que nous sommes venons de nous prendre le choc culturel de plein fouet. Nous ne sommes pas seuls ! La rentrée scolaire, pour beaucoup de parents, c’est déjà source de stress et de questionnements, mais plus encore dans un pays dont on ne maîtrise pas tous les codes. Petit tour d’horizon de toutes ces petites choses qui ne cessent de nous étonner dans le système américain.
Un rythme soutenu pour toute la famille
Dans la plupart des États, l’école ouvre ses portes entre 7:30am et 8am et les referme sept heures plus tard, entre 2:30pm et 3pm, avec au milieu un déjeuner sur le pouce et une courte recréation de 30 minutes. Le reste de l’après-midi est consacré à des activités extra-scolaires en tout genre, de l’entraînement de foot aux cours de maths en passant par la pratique des échecs. Une vraie chance pour les enfants, mais aussi pas mal de pression pour les parents.
« Aux États-Unis, les activités extra-scolaires sont presque aussi importantes que le cursus scolaire, et perçues comme un moyen de développer des qualités humaines comme le leadership et la détermination », témoigne Christine Besset, maman de deux adolescents installée à Dallas depuis plus de 20 ans. « En tant que parent, ce qui me dérange le plus est de ressentir une certaine pression pour que l’enfant se spécialise dans une activité et y consacre beaucoup de temps, ce qui empiète carrément sur la vie de famille si on ne sait pas mettre les limites ».
Emmanuelle Galzy, maman de deux garçons de 5 et 8 ans dans la banlieue de Dallas, de rajouter : « Je vois beaucoup de parents autour de moi qui passent leurs week-ends sur les terrains de sport, et d’autres dont les enfants sont plus grands et qui se retrouvent contraints de voyager aux quatre coins du pays pour accompagner leurs enfants aux compétitions ». Toutefois, reconnaissons-le, c’est aussi épanouissant pour nos enfants de pouvoir caser dans leur journée des activités autres que scolaires.
Des lunch box tous les jours
Le point noir de la plupart des écoles américaines, c’est la cantine et ses déjeuners peu équilibrés. « Je regrette les cantines françaises, leur nourriture bio et de saison » remarque Agnès Chareton qui s’est mise aux lunch box depuis son installation en Californie il y a un peu plus d’un an. Si l’option de la cantine existe dans les écoles américaines, elle laisse franchement à désirer.
Alors que vous fassiez partie de l’équipe qui cuisine après avoir couché les enfants ou de celle qui se colle aux fourneaux au réveil, vous n’échapperez malheureusement pas à la préparation de la lunch box.
Le devoir de s’impliquer dans la vie de l’école
Qu’il soit membre du Parent Teacher Association (PTA), qu’il se porte volontaire pour tenir un stand à la fête de l’école, ou qu’il vienne surveiller les élèves quelques heures par semaine pendant la pause des enseignants, le parent américain est très impliqué dans la vie de l’école. Les sollicitations sont incessantes, parfois un peu oppressantes : au-delà d’être appelé à donner de son temps, on l’est également pour donner de l’argent. Ce qui n’est pas toujours du goût des parents français.
Pour autant, Anne-Laure Gallot, maman de deux enfants à Philadelphie, conseille de « participer aux évènements, assister aux réunions, se porter volontaire pour aller aider dans la classe de l’enfant, rejoindre l’association de parents d’élèves, ou s’inscrire à leur newsletter. » Car si cette implication peut s’avérer chronophage, elle présente aussi une merveilleuse opportunité de découvrir l’univers de vos enfants et de s’intégrer dans la communauté.
L’accent mis sur la prise de parole
Autre caractéristique de la pédagogie américaine, une participation orale fortement encouragée dès le plus jeune âge, comme en témoigne le show and tell. « Dès l’âge de 3 ans, il était demandé aux enfants de faire une courte présentation devant la classe autour d’un objet qu’ils avaient ramené de la maison », se rappelle Anne-Laure Gallot, qui souligne l’impact positif de cette pratique sur la confiance en soi de ses enfants de 3 et 6 ans et leur aisance à l’oral. Agnès Chareton, maman de trois enfants, se rappelle avec amusement et embarras de sa surprise lors du premier exposé de son fils : « tous les enfants sont arrivés avec des présentations super sophistiquées, clairement faites par les parents, alors que nous, on avait laissé notre fils faire son projet, en bons parents français. »
L’école, un lieu festif
Difficile de citer une semaine à l’école qui ne soit pas animée par un évènement lambda. Dans la plupart des écoles texanes, l’école a repris il y a un peu plus d’un mois, et les doigts d’une main ne suffisent déjà plus pour compter tous les évènements qui ont eu lieu depuis. Sympa pour les enfants, pas toujours facile à suivre pour les parents.
Si certains parents, comme Agnès Chareton, évoquent parfois une « certaine difficulté à jouer le jeu à chaque évènement (pyjama day, crazy hat day, valentine’s day, school spirit day, pour ne citer qu’eux) », tous s’accordent cependant pour dire que ces festivités qui rythment l’année scolaire font de l’école un lieu festif auquel les enfants se rendent gaiement. « Tous les matins, quand je dépose les enfants à l’école, il y a de la musique pop à fond, ils adorent », ajoute Emmanuelle Galzy, qui se réjouit de voir partir ses deux garçons le sourire aux lèvres tous les matins.
Bonne rentrée à tous, et n’hésitez pas à nous faire part de votre propre expérience en commentaire !