Elle vient à peine de fêter ses 18 ans mais Céline Christory est déjà très décidée. Son avenir, elle l’imagine bien à la tête de sa propre start-up. “J’ai commencé à avoir le goût pour l’entrepreneuriat très jeune mais je ne savais pas encore que c’était de l’entrepreneuriat. J’ai toujours aimé créer et inventer des choses dont la société a besoin ou pour l’aider à progresser dans la bonne direction“.
Avec son idée de bracelet détecteur d’alcool dans le sang, la jeune femme est sur de bons rails. Lors du Win Forum (Women in innovation) à New York le 21 avril, elle montera sur scène pour parler de son projet et de ce que l’innovation représente pour elle. “C’est important de parler de sa passion et d’encourager les plus jeunes“, explique la lycéenne qui devra surmonter sa timidité pour affronter une salle comble.
Son projet de bracelet détecteur d’alcool, elle le développe depuis plusieurs mois avec deux amis du Lycée français de New York, Philippe Didisheim et Andres Zavrosa. “L’idée c’est de repérer l’alcool dans le sang. Si le niveau est trop élevé, le bracelet envoie un message à la voiture via bluetooth pour qu’elle ne démarre pas, explique l’entrepreneuse. L’utilisateur peut aussi avoir accès à ses niveaux pendant la soirée“. Autre application: la détection dans le sang de la drogue du violeur. “L’idée est venue après avoir vu une voiture rouler sur le trottoir en plein Manhattan. La personne au volant avait trop bu, c’était très dangereux et on s’est dit qu’il fallait empêcher les conducteurs ivres de conduire“. Les trois lycéens espèrent pouvoir présenter un prototype à la fin de l’été.
Aujourd’hui en terminale, Céline Christory a déjà dû affronter des réflexions sexistes. “Dans ma précédente équipe, un des garçons m’a dit que je ne pouvais pas être CEO parce que j’étais une fille. Je n’y croyais pas, on était seulement en seconde!“, raconte-t-elle.
Ces préjugés d’un garçon de son âge lui ont fait ouvrir les yeux sur une réalité: elle est la seule fille inscrite en code au lycée et ses copines en filière scientifique feront une école de commerce, de droit ou médecine après le bac. “C’est pour ça que je veux parler aux autres, pour leur dire qu’il faut se lancer, qu’on a plein d’idées et qu’on peut tout faire. .
Pour la lycéenne née à New York de parents expatriés, tout se joue très tôt pour les filles. Elle se souvient par exemple de ses coachings en code auprès d’une classe de CM2 alors qu’elle même était en 3e: “Il y avait plus de filles que de garçons et elles adoraient ça!“. Pourtant, arrivées au collège, les filles ont toutes abandonné, victimes, selon Céline Christory, des préjugés et des réflexions de leurs amis et parents. La jeune fille reconnaît volontiers qu’elle a eu de la chance: “J’ai une famille très ouverte qui m’encourage énormément“.
Sur la scène du Win Forum, entourée d’entrepreneuses de haut niveau, Céline Christory sera comblée. “Je suis extrêmement contente et fière qu’on m’ait demandé d’y participer. Si j’arrive à aider ne serait ce qu’une fille ou une femme à poursuivre son rêve, ce serait comme réaliser le mien“.