French Morning : Comment se profile le gala cette année ?
Marie-Monique Steckel : Extrêmement bien. Il y a une crise, c’est clair, mais notre soutien est indéfectible. Nous avons la chance d’avoir d’avoir des amis très fidèles parmi la communauté française et américaine. Même ceux qui ne peuvent pas venir nous ont envoyé leur contribution. Nous pensons réunir environ 425 personnes. [NDLR : Il reste encore des places à 350 dollars pour les moins de 35 ans et 1000 dollars pour les autres. Pour plus d’informations, cliquez ici ].
A quoi sert cet événement ?
Il sert à financer plus d’un quart de notre programme culturel, et notamment nos deux festivals, Crossing the Lines et World Nomads qui sera consacré au Liban en 2010. Comme toutes les autres Alliances Françaises dans le monde, nous sommes une structure privée, une sorte de PME à but non-lucratif. Le gouvernement ne contribue qu’à hauteur de 2% à nos dépenses. La partie « enseignement du francais » s’autofinance grâce aux contributions des élèves, mais notre programme culturel dépend entièrement des donations. Autrement dit, plus le gala sera généreux, plus notre agenda sera ambitieux.
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Est-ce difficile de lever des fonds en ce moment ?
Globalement, notre gala devrait rapporter entre 10 et 15% de revenus en moins que l’année derniere, sachant de 2008 était déjà en baisse de 10% par rapport à 2007, notre meilleure édition. Mais nous tablons tout de même sur une marge nette comprise entre 400 000 et 500 000 dollars, et nous n’avons pas réduit notre programmation culturelle. Ce n’est pas le moment de perdre notre élan, bien au contraire. Il faut avoir le courage de continuer.
Considérez-vous le FIAF comme un centre culturel, ou un centre linguistique ?
Francoise Giroud disait : « Il faut avoir deux jambes, l’une professionnelle, l’une personnelle, pour garder l’équilibre ». C’est aussi notre philosophie. Notre rôle est tout à la fois d’enseigner le français et de faire partager notre culture dans sa diversité, quitte à ce que de nombreux événements se déroulent en anglais.
Vous allez décorer deux personnalités pendant ce gala, l’une issue du monde de l’art, l’autre de l’entreprise.
Oui, Isabelle Huppert va remettre le Trophée des Arts à Bob Wilson, un homme de théatre exceptionnel qu’elle retrouvera à BAM à partir du 5 novembre dans un adaptation scénique des « Liaisons dangereuses ». Le Pilier d’Or ira quant à lui à Bernard Poussot, PDG de la société bio-médicale Wyeth, que j’aurais envie de comparer à Jacques Maisonrouge, l’ancien PDG d’IBM. Il vient d’orchestrer une méga-fusion avec les laboratoires Pfizer pour un montant de 68 milliards de dollars. C’est un Français de 2 mètres, taillé pour l’Amérique, d’une grande ouverture d’esprit. Il est désormais à un tourant dans son extraordinaire carrière puisqu’il a choisi de ne pas rejoindre le nouveau groupe.
Entre 6000 et 7000 élèves étudient le français au FIAF de New York, et leur nombre augmente chaque année. Comment expliquez vous cet engouement ?
La France est un pays magnifique avec un charme fou. Dans la tête des Américains, elle évoque Amélie Poulain, les fêtes du 14 juillet, Edith Piaf, les cafés… Ce n’est pas par snobisme qu’ils étudient notre langue, mais pour partager cette espèce de joie de vivre que nous projetons.