Direction un des temples de la haute-société new-yorkaise pour découvrir le dernier né des spas Caudalie: 750 mètres carrées de luxe, calme et volupté, inaugurés en octobre dernier. C’est au sein des murs récemment rénovés du Plaza que la marque française de cosmétique a en effet choisi d’implanter son premier spa américain, faisant ainsi une entrée discrète sur le marché hyper-select des soins de luxe pour clientes distinguées. Il faut monter au quatrième étage pour pénétrer dans l’univers de la “vinothérapie”, un concept développé, et déposé, par la marque pour désigner ses programmes de soin à base de raisin: la vinothérapie ou “l‘Art de la vigne“.
Dès la porte d’entrée, la décoration évoque l’univers des vignobles français: un camaïeu de couleurs minérales et de rouges bordeaux, des arbres de vignes en transparence derrière les miroirs et des coupes débordantes de grappes de raisins ici et là, impossible d’oublier que la compagnie bordelaise doit son succès à l’exploitation des propriétés bienfaisantes et rajeunissantes des grains de raisins. Dans ce sanctuaire viticole, les esthéticiennes s’appellent des vinothérapistes, les gommages sont au merlot ou au cabernet ($145 chacun), les masques à la pulpe de raisins ($95), et pour une option plus Bacchus, vous pouvez également prendre des bains au marc de raison rouge pour $75.
L’atmosphère est celle d’un spa de luxe, avec un bonus: l’accès à un Wine lounge, et aux services d’un sommelier pour des dégustations de vin à la demande. Fini le temps de la beauté assimilée à un mode de vie austère et restrictif, le spa Caudalie est là pour vous faire plaisir, et pas seulement à votre peau. Et quoi de mieux qu’un peu de terroir français pour apprécier la douceur de vivre entre deux traitements du visage? Comme un bon vin ne se savoure pas sans un bon fromage, les client(e)s peuvent également commander des “small plates” pour $45. Au diable la diététique, le spa vise une clientèle qui a les moyens de ne pas se priver.
De Bordeaux au Plaza de New-York, beaucoup de chemin a été parcouru en l’espace de 15 ans par la petite marque française, créée par un jeune couple, Mathilde et Bertrand Thomas. En 1993, ils rencontrent le professeur Vercanteren de la faculté de Pharmacie de Bordeaux, qui leur fait découvrir les propriétés anti-oxydantes de certaines molécules cachées dans les pépins de raisins. Caudalie est lancé, et en 1995 sortent les trois premiers produits de beauté anti-âge de la marque. Dix ans et son propre laboratoire de recherche plus tard, elle vend une gamme de plus 40 soins cosmétiques dans 25 pays, sans compter l’ouverture de trois spas en Europe, avant celui du Plaza.
Derrière cette success story aux polyphénols de raisins, se cache une stratégie marketing sans faute. En plein boom du marché anti-vieillissement, Caudalie a su s’imposer comme le leader haut-de-gamme de la lutte contre la ride, avant de se diversifier vers des soins moins spécifiques. L’art de vivre à la française et les traditions ancestrales des vignobles bordelais sont devenus des arguments imparables pour conquérir les consommateurs étrangers. Caudalie a également innové avec des concepts vendeurs: la vinothérapie pour les spas, et les “Cosm’ethics” pour promouvoir des produits de beauté de “qualité éthique”: pas de tests sur les animaux, pas de colorants artificiels, pas d’utilisation de produits chimiques contestés.
La compagnie a ainsi su créer une image de marque très forte. Au spa du Plaza, rien n’échappe à la domination du grain de raisin. En plus de l’extraction des fameuses molécules miraculeuses, les pépins sont utilisés pour les gommages et autres soins exfoliants. L’huile de pépins de raisin est évidemment de rigueur pour les massages, les crèmes sont à base de pulpe, et le jus de raisin permet également de prendre des bains. Mais le spa propose également des formules plus classiques: massage shiatsu ou suèdois ($195 l’heure), manucure ($45), pédicure ($65) ou encore épilation.
Il est encore trop tôt pour dire si la vinothérapie est sur le point de conquérir New-York, mais la direction du spa se montre confiante. Les clientes ne se bousculent pas encore aux portes des cabines d’essayage, mais des visites sont organisées pour les riches touristes étrangères de l’hôtel, et le bouche-à-oreille commence à fonctionner.
En attendant objectif réussi pour Mathilde Bertrand, dont le souhait était “d’apporter au cœur de New-York un échantillon du charme de vie à la française et de l’Art de la Vigne“.
Caudalie-usa.