Une cinquantenaire divorcée, mère d’une fillette de 8 ans, n’aspire qu’à une chose : échapper à sa vie quotidienne. Quand Yuri, jeune Russe d’une trentaine d’années, un sans papiers aussi bien vulnérable que névrosé, croise son chemin, la vie de la femme est bouleversée. Manipulateur, il prendra un malin plaisir à tester les limites de sa partenaire. Couple ? Relation libertine ? Aventure de passage ? Une relation en montagnes russes, unique et inqualifiable.
Tel est le pitch de Russian Lessons, le nouveau roman de Catherine Texier, auteure française qui vit à New York. L’ouvrage a été rédigé pour la première fois en 2005, puis retravaillé pour n’être publié qu’en 2016 par une maison d’édition indépendante basée en Californie. Il s’agit d’un subtil mélange entre plaisir de la chair, violence et faits personnels. “Le style et très personnel. Le personnage principal et l’histoire sont très proches de ce que j’ai vécu, même si certains détails sont fictifs.”
Pour Catherine Texier, ce roman est une “réaction après une longue relation. C’est une fiction dans la vie de cette femme. Elle se permet de vivre des fantasmes de domination et de soumission.” Un combat psychologique où “elle finit par dominer la situation car elle refuse de s’engager avec Yuri. C’est une femme libérée qui a su tirer les bénéfices de cette relation d’une façon très masculine.”
Catherine Texier est écrivaine et professeure à la New School à Manhattan. Influencée par le mouvement post-punk des années 1980 et inspirée par la littérature de Charles Bukowski, John Fante ou encore Kathy Acker, elle est l’auteure de plusieurs romans aux thématiques récurrentes : les relations, les femmes et les plaisirs charnels. Son roman Victorine, sur une femme expatriée en Indochine confrontée à son passé en France, est sacré meilleur roman par les lecteurs d’Elle Magazine en 2004.
Sa passion pour l’écriture est héritée de l’adolescence. En 1983, elle publie son premier roman à Paris intitulé Chloé l’Atlantique. Après avoir vécu quatre années à Montréal, elle vagabonde entre Paris et New York, ville dont elle tombe amoureuse.
Là, elle co-écrit un magazine littéraire intitulé Between C & D avec Joel Rose, son ex-mari. “Pour l’anecdote, le titre vient du block où j’habite dans l’East Village. Il était très culte dans les années 1980. On publiait des écrivains qui commençaient à percer comme Tama Janowitz. On parlait beaucoup de sexe, de violence, de tout ce qui correspondait à l’atmosphère de cette époque. Il s’agissait d’une grande période pour l’art visuel, la musique et l’écriture, comme une sorte de floraison d’art et de nouvelles idées.”
Catherine Texier a une préférence pour la prose anglaise et publie Love me tender, son premier roman en anglais en 1987. “J’étais beaucoup plus influencée par la littérature américaine et par ce qui se publiait autour de moi à ce moment là. La littérature française ne correspondait pas à ce que je vivais, ça a été très libérateur d’écrire en anglais.” Elle prépare aujourd’hui un nouveau roman, l’histoire d’une relation amoureuse entre une femme et un partenaire plus jeune à New York. “Que ce soit dans la réalité ou dans la fiction, je pense qu’il faut aller jusqu’au bout des choses et explorer ses limites. C’est cela qui est intéressant. ”